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  CONCLUSION  
     
   Les cotons algériens, produits par les variétés égyptiennes sélectionnées, présentent les mêmes qualités que ceux de l'Égypte et peuvent être employés aux mêmes usages; mais les surfaces propres à cette culture sont assez restreintes. Les meilleurs spécialistes pensent qu'en utilisant toutes les terres favorables, on pourrait produire en Algérie au maximum 12 à 13 000 tonnes; c'est un appoint qui ne serait pas négligeable, aussi bien pour l'industrie française que pour la fortune de la colonie, mais qui ne permet pas d'espérer que le coton puisse, comme on l'a suggéré, remplacer la vigne.

Ainsi les Européens ont rénové la culture des céréales par le dry farming, celle de l'olivier par les procédés améliorés de plantation, de taille, de fabrication de l'huile. Ils ont créé ce magnifique vignoble qui fait de la Mitidja, "l'infecte Mitidja " comme on disait à l'époque de la conquête, une des plus riches plaines du monde; les bénéfices de la culture des primeurs, du tabac, du coton sont venus s'y joindre. En tout cela, ils ont été suivis, bien qu'avec quelque lenteur et d'une manière encore insuffisante, par les indigènes, dont ils ont été les bienfaiteurs par les salaires qu'ils leur ont distribués et plus encore par les exemples qu'ils leur ont donnés.
L'élevage s'associe à l'agriculture dans des proportions variables. Les indigènes sont les grands éleveurs de l'Algérie comme ils sont les plus grands cultivateurs de céréales et les Européens ne possèdent qu'une faible part du cheptel; c'est sans doute la raison pour laquelle l'élevage a fait peu de progrès; des modes d'association entre Européens et indigènes sont présentement essayés qui remédieront sans doute à cet état de choses. On compte 1 million de bœufs, 200 000 chevaux, 150 000 mulets, 8 millions de moutons, 4 millions de chèvres et 200 000 chameaux. Entre le bœuf, animal tellien, et le chameau, animal saharien, le mouton est l'animal par excellence de la steppe algérienne et sa principale richesse. Le troupeau ovin est sujet à de grandes variations; après avoir été très éprouvé de 1920 à 1926 par les années de sécheresse, il s'est maintenant reconstitué. L'espace réservé à l'élevage transhumant lui est disputé par la reconstitution de la forêt, par les cultures européennes et indigènes. Pour compenser cette réduction de terrains de parcours, il faut tirer meilleur parti de ce qui reste, et ne pas laisser péricliter l'industrie pastorale, qui est une des grandes richesses de l'Algérie.
Les Européens ont mis en valeur un certain nombre de produits spontanés que les indigènes ne savaient pas utiliser et qui sont loin d'être négligeables. Tels sont les produits forestiers, l'alfa, les ressources fournies par la pêche maritime, enfin les produits miniers. Parmi les produits forestiers, le principal est le liège, dont la production atteint 250 000 quintaux.

 
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