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  CONCLUSION  
     
   L'alfa, graminée spontanée des steppes, dont l'Algérie exporte 150 000 tonnes, est utilisée pour la papeterie. La pêche du corail, qui a joué un si grand rôle pendant près de trois siècles, est abandonnée, mais la pêche des poissons sédentaires destinés à être consommés à l'état frais, celle des poissons migrateurs, tels que le thon et la sardine, font vivre 6 000 pêcheurs.

L'Algérie renferme d'importantes richesses minérales, dont les principales sont les gisements de phosphate de chaux et les minerais de fer. On extrait actuellement 800 000 tonnes de phosphates, dont 700 000 sont fournis par le gisement du Kouif près de Tébessa. Mais l'Algérie est moins favorisée que la Tunisie et le Maroc à cet égard; les gisements qu'elle possède sont situés plus loin de la mer et des ports d'embarquement; ils sont surtout d'une teneur moins élevée que les phosphates marocains, dont la concurrence menace gravement certaines exploitations nord-africaines. Les minerais de fer sont en général des carbonates et des hématites très riches, ordinairement purs de phosphore, très propres à la fabrication des fontes Bessemer et particulièrement recherchés en Angleterre; les gisements qui fournissent les plus forts tonnages se trouvent dans la région littorale à l'ouest d'Oran et à la frontière algéro-tunisienne, où sont situés les dômes ferrugineux de l'Ouenza et du Bou-Kadra. L'Algérie paraît appelée à devenir un des principaux pays producteurs de fer du monde; la production actuelle dépasse 2 millions de tonnes. Après les minerais de fer et les phosphates, ce sont les minerais de zinc et de plomb qui accusent la production la plus importante. De nombreux gîtes métallifères ne sont pas exploités faute de main-d'œuvre et surtout de voies de communication. Les exploitations minières ont amené la création d'agglomérations relativement importantes dans des régions autrefois désertes, apporté aux voies ferrées et aux ports des éléments de trafic considérables, fourni des ressources au budget de la colonie. Cependant les avantages que l'Algérie retire de ce genre d'exploitations ne sont en aucune façon comparables à ceux que lui laisse l'agriculture, les minerais n'étant l'objet d'aucune transformation dans le pays même et étant exportés à l'état brut.

Les industries indigènes sont en général de petites industries familiales qui ne travaillent pas pour l'exportation. Elles étaient entrées dans une décadence profonde, à laquelle on s'est efforcé de porter remède. Seules, les industries de la broderie et du tapis semblent pouvoir renaître. Quant aux industries européennes, ce sont principalement des industries dérivées de l'agriculture, telles que les minoteries, !es fabriques de pâtes alimentaires, les distilleries, les moulins à huile. Une grande partie de la récolte de tabac est manufacturée sur place, ainsi qu'une certaine quantité de lièges.

 
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