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La part de la France dans le commerce
de l'Algérie est considérable, aussi bien à l'importation qu'à
l'exportation. En 1929, sur un commerce de près de 10 milliards,
elle est de plus de 7 milliards, 77 pour 100 des importations et
74 pour 100 des exportations ; la presque totalité des produits
de l'agriculture et de l'élevage sont exportés en France ;
seuls, une partie des alfas, des lièges, des minerais et des
phosphates vont à l'étranger. L'Algérie arrive au cinquième
rang des fournisseurs de la France, après la Grande-Bretagne, les
États-Unis, l'Allemagne et la Belgique, au quatrième rang de ses
clients, après la Grande-Bretagne, la Belgique et l'Allemagne.
L'Angleterre est loin de prendre une part aussi prépondérante
dans le commerce de l'Inde et de l'Australie. C'est surtout au
point de vue économique que l'Algérie est véritablement un
prolongement de la France et lui est plus étroitement unie
qu'aucune autre colonie à sa métropole.
Les ressources de l'Algérie ne sont pas incommensurables ; ce
n'est pas un Eldorado ni un pays de cocagne; elle joue néanmoins
un rôle économique déjà important dans la vie nationale; ses
ressources sont loin d'être toutes mises en valeur. Elle recèle
des trésors d'initiative et de labeur, d'énergie et de
hardiesse. Il faut lui faire confiance, elle le mérite. |
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LE BILAN POLITIQUE |
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" L'Algérie a dit M. Jonnart,
n'est ni une colonie au sens propre du mot, ni une simple réunion
de départements français ; le régime qui lui convient n'est ni
l'autonomie, ni l'assimilation, c'est la décentralisation. "
Après avoir longtemps oscillé entre les utopies également
funestes du royaume arabe et des rattachements, l'Algérie a enfin
reçu, depuis le début du vingtième siècle, la constitution qui
lui convient. Son organisation nouvelle tient compte à la fois
des colons et des indigènes, fait à la métropole sa part et à
la colonie la sienne. Les franchises qui lui ont été accordées,
la liberté qui lui a été donnée de gérer ses propres affaires
au mieux de ses intérêts, sous le contrôle de la métropole, ne
portent aucune atteinte à l'unité et à l'indivisibilité de la
République. Ces franchises, dont elle a fait un excellent usage,
nul ne songe à les lui retirer et on est à peu près unanime à
penser qu'elles doivent être étendues. Des gens mal informés
agitent parfois le spectre du séparatisme : la géographie et
l'histoire nous enseignent que l'Algérie, dont la superficie
utile est très faible, ne présente pas le cadre nécessaire à
une existence pleinement autonome, et qu'elle a toujours dépendu
d'une domination extérieure, phénicienne, romaine, arabe ou
turque, aujourd'hui française. |
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