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Les résultats du
long règne de Juba II, qui dura plus de cinquante ans,
furent des plus remarquables. |
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Les étrangers attirés dans ses
États y développèrent l'agriculture, le commerce et
l'industrie ; ses sujets- indigènes, entraînés par
l'exemple, les imitèrent. La Numidie et l'Afrique
s'enrichirent aussi. Carthage, relevée de ses ruines,
était redevenue une très grande ville, où résidait le
gouverneur romain. A la mort de Juba II (19 ap. J.-C.), son
fils Ptolémée continua son oeuvre. A sa mort, la
Maurétanie fut réduite tout entière en province romaine;
il n'y eut plus désormais dans l'Afrique du Nord d'États
indépendants.
Il convient de noter que cette prise de possession
définitive ne fut accomplie que 188 ans après la chute de
Carthage. « On s'étonne, écrivait Dureau de La Malle en
1834, qu'en quatre ans la France n'ait pas conquis,
civilisé, transformé l'Algérie et on oublie que les
Romains ont mis près de deux Cents ans pour la réduire à
l'état de province romaine. » |
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LES
PROVINCES ROMAINES |
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Les possessions des
Romains en Afrique étaient divisées en plusieurs
provinces. La province d'Afrique était placée sous
l'autorité d'un proconsul. La province de Numidie était
gouvernée par un légat qui portait le titre de propréteur
et exerçait en même temps le commandement de toutes les
forces militaires ; il résidait au quartier général de la
légion. La Maurétanie césarienne et la Maurétanie
tingitane étaient administrées par des procurateurs,
représentants civils et militaires de l'empereur. Cette
organisation dura depuis l'année 42 jusque vers 290 après
JésusChrist.
Les frontières méridionales des Romains ne demeurèrent
pas immuables; elles furent reportées vers le Sud au fur et
à mesure que la romanisation du pays progressait. Mais
elles ne furent jamais aussi reculées que celles de
l'Algérie française. A l'Est, elles atteignirent bien le
Sahara au Sud des grands chotts tunisiens et de l'Aurès ;
mais à l'Ouest, elles laissaient en dehors les grandes
steppes des provinces d'Alger et d'Oran. Des postes, des
forts, des camps permanents, appelés castella ou burgi,
étaient échelonnés sur cette frontière; c'est ce qu'on
appelait le limes. |
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