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de Rome. Au concile de 255
assistèrent 85 évêques venus des diverses parties de
l'Afrique du Nord.
L'église d'Afrique eut de nombreux martyrs, dont les noms
révèlent souvent l'origine berbère. A partir de 305, les
persécutions cessèrent et l'empereur Constantin se rallia
à la religion nouvelle. Cependant les inégalités et les
misères d'autrefois subsistaient; les Africains, déçus
dans leurs espérances, se détachent alors du christianisme
officiel comme ils s'étaient détachés du paganisme
impérial. Dans un concile tenu à Cirta en 305, on reprocha
à un certain nombre d'évêques d'avoir
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faibli pendant les
persécutions, livré les vases sacrés ; on les traita de
traditeurs, traîtres. Donat, évêque des Cases-Noires,
village de l'Aurès, se mit à la tête de ces
intransigeants, qui prirent dès lors le nom de donatistes
et provoquèrent un véritable schisme dans l'église
d'Afrique. Les donatistes se considéraient comme les seuls
purs, les seuls vrais fidèles; leur exclusivisme et leur
fanatisme avait déjà quelque saveur d'Islam. Des
revendications sociales se mêlaient d'ailleurs chez eux aux
idées religieuses. Certains donatistes, plus violents que
les autres, se réunirent en bandes pillardes; on les appela
circoncellions, c'est-à-dire ceux qui assiègent les
fermes. Leur cri de guerre, Deo laudes, est déjà
l'invocation musulmane. « Quand ils rencontrent, dit saint
Augustin, un maître monté sur son char et entouré de ses
esclaves, ils font monter les esclaves dans le char et
forcent le maître à courir à pied. » Ce fut une
véritable Jacquerie, qui terrifia l'Afrique pendant plus de
dix ans. A la faveur de ces troubles, les insurrections
renaissent. |
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