|
dans la Régence 4
000 Turcs armés de mousquets. Dès lors, Kheir-ed-Din
n'était plus un simple chef de pirates; il avait derrière
lui toute la puissance de l'empire ottoman, dont il était
la sentinelle avancée dans la Méditerranée occidentale.
Cependant Charles-Quint, cédant aux sollicitations du
gouverneur d'Oran, donna l'ordre à Hugo de Moncade,
gouverneur de Sicile, d'assembler une armada de 40 navires,
montés par environ 5 000 hommes de vieilles troupes, afin
de s'emparer d'Alger. L'expédition eut le même sort que
celle de Diego de Vera et essuya une défaite complète
(1519). |
 |
Ce péril était à peine dissipé que Kheir-ed-Din se vit
menacé d'un autre côté; le chef kabyle de Kouko,
Ahmed-ben-el-Kadi, à l'instigation du sultan de Tunis, se
souleva contre les Turcs et les battit chez les Flissas.
Kheir-ed-Din dut se retirer à Djidjelli, puis à Djerba,
abri plus sûr que celui que lui offrait le petit port
kabyle; il reprit la course, à laquelle il donna une grande
impulsion; de 1520 à 1525, il ravagea la Méditerranée et
fit un énorme butin, qui attira de nouveau sous ses
drapeaux une foule d'aventuriers.
Puis, en 1525, il reprit
l'offensive, occupa Collo, Bône, Constantine et rentra à
Alger où il remplaça Ahmed-ben-el-Kadi, massacré par ses
propres troupes.
Enfin, en 1529, malgré l'héroïque défense du vieux
capitaine Martin de Vargas, Barberousse s'empara du Pefion
d'Alger. Le gouverneur espagnol avait depuis longtemps
réclamé des secours et des munitions qui ne lui
arrivèrent pas à temps; lorsque l'ennemi réussit à
forcer l'entrée du Pefion après une lutte désespérée,
il n'y trouva que 25 hommes vivants, complètement hors de
combat.
Barberousse fit raser une partie de la forteresse et se
servit des déblais pour relier entre eux les petits îlots
qui s'étendaient entre le Pefion et la ville; il
construisit ainsi le môle qui porte encore aujourd'hui son
nom et qui, complété par une petite jetée
perpendiculaire, garantit le port d'Alger des vents du Nord
et du Nord-Ouest. Dés lors, les vaisseaux corsaires purent
hiverner dans cet abri sous le canon de la place et défier
les tempêtes. Alger devint ce qu'elle n'a pas cessé
d'être jusqu'en 1830, le repaire inviolable des pirates
barbaresques et l'effroi des nations chrétiennes. En 1534,
Kheir-ed-Din, qui voulait établir son autorité sur toute
l'Afrique |
|
|