Page précédente HISTOIRE DES COLONIES FRANÇAISES - Tome2 - Retour page Table des matières ALGÉRIE - LIVRE PREMIER - CHAP. 2 Page suivante
  L'ALGÉRIE SOUS LES TURCS  
     
  
Koudiat-es-Saboun, qui, en souvenir de son passage, fut plus tard appelé le Fort-l'Empereur. L'effroi était grand dans Alger; tout semblait favoriser les assaillants, qui dominaient la ville et qui pouvaient l'écraser de leur feu, lorsque, vers dix heures du soir, la pluie se mit à tomber, en même temps qu'une tempête de Nord-Ouest s'élevait et mettait la flotte dans une situation des plus périlleuses.
LE CHEVALIER DE SAVIGNAC PLANTE SA DAGUE DANS LA PORTE D'ALGER  (d'après Raffet). L'armée espagnole, sans tentes ni vivres, passa une nuit affreuse. Les poudres étant mouillées, on ne pouvait plus se servir des mousquets, tandis que les Maures tiraient facilement sur leurs adversaires, engagés dans une boue épaisse et alourdis par le poids de leurs armures. Les troupes, attaquées vigoureusement au point du jour par les Algériens, se débandèrent; les Chevaliers de Malte arrêtèrent l'effort des assaillants et reprirent l'offensive; le porte-étendard de l'Ordre, le Français Savignac, planta sa dague dans la porte Bab-Azzoun qui se refermait devant lui, en s'écriant : « Nous reviendrons!».

Cependant la tempête redoublait de violence; les navires étaient en perdition, surtout les bâtiments de transport. De Cherchel à Dellys, la côte était couverte d'épaves et de cadavres. Le matériel entier, vivres, artillerie, approvisionnements de toute nature, était perdu.

 
  42  
Page précédente Retour page Table des matières Page suivante