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il réussit à remplir les
caisses de la Régence et son règne vit les derniers
exploits des corsaires algériens.
Les provinces de l'Est et de l'Ouest étaient rarement
tranquilles ; le Maroc et la Tunisie intervenaient
d'ailleurs dans les agitations qui s'y produisaient. En
1804, des chérifs appartenant à la confrérie religieuse
des Derkaoua provoquèrent des insurrections dans la
province de Constantine et dans celle d'Oran, massacrant les
garnisons turques et infligeant des échecs aux contingents
envoyés contre eux.
La décomposition de l'Odjak s'accentuait de plus en plus.
L'abolition de la piraterie en 1815 lui porta le coup de
grâce. En 1815, Ali-Khodja tenta de se soustraire au joug
de la milice en quittant la Jenina pour aller habiter la
Kasba, qu'il avait soigneusement armée et où il fit
transporter le Trésor public. Il essaya de s'appuyer sur
les Kabyles et les Koulouglis contre les janissaires ;
ceux-ci furent pour la plupart massacrés ou rapatriés à
Smyrne et à Constantinople.
Le dernier dey, Husseïn (1818-1830), fut un des meilleurs
souverains de la Régence; il se renferma lui aussi dans la
Kasba; il eut à lutter contre diverses révoltes dans les
beyliks d'Oran et de Constantine, en particulier contre une
insurrection des Beni-Abbès et contre des complots des
marabouts, qui, dans leurs prédications, annonçaient le
prochain anéantissement des Turcs. A partir de 1826, la
Régence jouit d'une tranquillité relative. Mais, privée
des profits indispensables de la piraterie, ne pouvant
s'appuyer ni sur la milice, ni sur les indigènes dont il
n'avait jamais essayé de faire la conquête morale, le
gouvernement d'Alger n'avait plus qu'une existence précaire
et ses jours étaient comptés. L'heure allait sonner où la
France renverserait l'Odjak et mettrait fin à cet étrange
État barbaresque, qui avait réussi à vivre ou plutôt à
agoniser pendant trois siècles. |
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III |
L'ORGANISATION
DE LA RÉGENCE. - LES JANISSAIRES |
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L'histoire d'Alger sous la
domination turque est celle de la rivalité de la milice des
janissaires et de la corporation des raïs ou capitaines de
navires.
La milice ou odjak était une sorte de république
militaire. Elle se recrutait dans le bas peuple d'Anatolie.
Les Koulouglis, fils de Turcs et de femmes |
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