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indigènes, très
bons soldats, étaient enrôlés en cas de danger; mais en
temps ordinaire on les écartait le plus possible et leur
inscription sur les contrôles était une faveur qu'ils
devaient acheter par des présents. |
Le simple soldat ou janissaire s'appelait ioldach; au bout
de trois ans de service, il devenait vétéran et recevait
une haute paye.
Tous les grades étaient donnés à l'ancienneté. Le plus
ancien officier devenait kiaya, commandant supérieur, et
deux mois après agha, capitaine général; il ne gardait
cette charge que deux autres mois, puis passait agha
honoraire. La milice, qui comptait environ 15 000 hommes de
troupes régulières à la fin du seizième siècle, était
répartie en trois groupes : un tiers, qualifié de khezour
(repos), restait à Alger, un second tiers tenait garnison
(nouba) dans certaines villes de l'intérieur comme
Constantine, Tébessa, Bougie, Mascara, Tlemcen, Mostaganem
; le reste formait des colonnes ou mehallas. Presque tous
combattaient à pied; la cavalerie des spahis était
recrutée parmi les indigènes.
Le danger de ce système était de développer chez des
hommes de basse origine, comme étaient les soldats turcs,
l'orgueil, la brutalité, le mépris des lois.
L'égalité de la solde et l'avancement à l'ancienneté
faisaient que les soldats regardaient les officiers comme
leurs camarades et tenaient d'eux peu de compte quand la
fantaisie leur prenait de bouleverser l'état. De l'ambition
encombrante des membres de la milice, de leurs querelles
avec les patronscorsaires, de leurs exigences à l'égard
des représentants de la Porte résultèrent l'instabilité
du pouvoir et les changements de régime. |
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LE
DEY |
Le dey était tenu de demeurer
à la Jenina, sous l'œil des janissaires qui ne le
perdaient jamais de vue. |
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