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  L'ALGÉRIE SOUS LES TURCS  
     
  
ces revenus n'étaient rien moins qu'assurés. L'administration manquait d'ordre et de probité et les caïds gardaient pour eux la plus grande partie des recettes. Dans ces conditions, le plus clair des ressources de la Régence était fourni par la piraterie.

LES CORSAIRES ET LA COURSE

COMBAT NAVAL ENTRE LES CHEVALIERS DE MALTE ET LES ALGÉRIENS. Les fondateurs de la Régence n'étaient pas à proprement parler des pirates. Ils faisaient la guerre sainte sur mer et respectaient les puissances en paix avec la Turquie. Mais bientôt le zèle religieux s'affaiblit ; les armateurs et les capitaines, renégats pour la plupart, s'inquiétaient peu de l'islamisme et n'avaient que des pensées de lucre. Dans un pays où il n'existait ni industrie ni commerce, les particuliers ne pouvaient espérer de bénéfices qu'en participant aux armements ou en spéculant sur la vente des esclaves. Quand il n'y avait pas de prises, l'argent manquait pour la paye de la milice et les janissaires se révoltaient; la sûreté de l'État dépendait donc des résultats de la course et la piraterie devint l'institution fondamentale. Les constructeurs de navires, les ingénieurs, les maîtres ouvriers sans lesquels la marine n'aurait pu exister étaient des renégats. Ces nouveaux venus changèrent le caractère de la course; au djihad succéda la guerre de rapine.

La corporation des raïs avait une puissance énorme, car tout dépendait d'eux. Leurs richesses, le faste de leurs escortes, l'insouciance avec laquelle ils dépensaient
 
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