Page précédente HISTOIRE DES COLONIES FRANÇAISES - Tome2 - Retour page Table des matières ALGÉRIE - LIVRE PREMIER - CHAP. 2 Page suivante
  L'ALGÉRIE SOUS LES TURCS  
     
  
les avaient laissés établir un dépôt d'esclaves et de marchandises provenant de la course. N'étant pas sujets de la Régence, ils se trouvaient placés par les Capitu­lations sous la protection du consul de France. Ils y gagnaient l'exemption des charges humiliantes qui pesaient sur leurs coreligionnaires, pouvaient loger où ils voulaient et porter des vêtements européens.
 
CARAVANE CAMPÉE SOUS LES MURS D'ALGER. Les Juifs livournais avaient habilement profité des embarras financiers des souverains de la Régence pour monopoliser le commerce à leur profit; ils avaient acquis de très grandes richesses, dont ils consacraient une partie à acheter la faveur des principaux personnages de l'État. Peu à peu ils étaient devenus les véritables maîtres de la Régence.

Le fondateur de leur influence politique fut un certain Soliman Jakete, qui mourut fort âgé en 1724.

Leur influence ne fit que s'accroître pendant tout le dix-huitième siècle, à la fin duquel les Bakri et les Busnach étaient les véritables maîtres d'Alger. 

En 1805, Nephtali Busnach, qui s'était rendu odieux par son arrogance, fut tué d'un coup de pistolet par un janissaire au moment où il sortait de la Jenina : « Salut au roi d'Alger! » s'était écrié le meurtrier. Une émeute éclata et beaucoup de Juifs furent massacrés. Bakri parvint à s'échapper et reconquit bientôt son influence.
Telle était la vie de l'Alger turc. « Petite ville kabyle à l'origine et quelque peu andalouse, dit Masqueray, gouvernée par des Turcs,
 
  60  
Page précédente Retour page Table des matières Page suivante