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  L'ALGÉRIE SOUS LES TURCS  
     
  
inégales, vexatoires, arbitraires; comme au Maroc avant le protectorat français, les populations payaient des impôts d'autant plus élevés qu'elles étaient plus pauvres, parce qu'elles offraient moins de résistance. L'Algérie était ainsi divisée en makhzen et raïas, ou, comme on disait d'une manière expressive, en mangeurs et mangés.
Il y avait une foule de nuances dans les relations des Turcs avec les indigènes. A côté des tribus makhzen et raias, il existait des groupes alliés ou vassaux constituant
L'ALGÉRIE TURQUE (Cliquer sur l'image pour une meilleure résolution).
des fiefs dynastiques ou des républiques fédératives. D'autres groupes étaient absolument indépendants et payaient seulement un droit d'eussa ou de marché lorsqu'ils venaient s'approvisionner de grains dans le Tell et y vendre leurs laines; permettre ou interdire l'accès des marchés était un des grands moyens de gouvernement des Turcs.
Les Turcs n'administraient guère qu'un sixième de l'Algérie. Dans le Tell même, les montagnards de la Kabylie, de l'Aurès, du Dahra ne leur obéissaient pas ; ils ne pénétrèrent qu'une fois dans le Sud avec Salah-Raïs. Dans la faible partie de l'Algérie qui était effectivement sous leur domination, ils avaient fait, de la désunion des indigènes, le point d'appui de leur pouvoir. « Il ne leur fut point nécessaire de diviser pour régner, dit Walsin Esterhazy : ils n'eurent qu'à profiter
 
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