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  Les relations de la France avec l'Algérie avant 1830.  
     
  
Il était très populaire parmi les Algériens, bien qu'il eût refusé de se faire musulman. Il sollicita du roi de France l'autorisation de s'établir à Marseille où habitait sa femme; il l'obtint à la condition de racheter quelques jésuites espagnols auxquels s'intéressait le Père Cotton, confesseur de Henri IV. Il s'enfuit d'Alger et revint à Marseille en emportant deux canons de bronze que le beylik lui avait prêtés pour l'armement de son vaisseau
DEPART d'UNE EXPEDITION CONTRE LES BARBARESQUES (d'après une eau-forte de La Belle).
et qu'il offrit au duc de Guise. Il y eut une grande colère à Alger et le Divan adressa des réclamations auxquelles la cour de France ne fit aucune attention. Aussitôt les raïs coururent sus aux navires français et firent sur eux des prises très importantes. La rupture dura près de vingt ans et coûta des millions au commerce français. En 1620, les négociants marseillais se décidèrent à racheter les deux canons au duc de Guise pour les remettre aux Algériens. Mais un nouvel incident se produisit; un corsaire algérien massacra l'équipage d'un petit navire marseillais et deux matelots échappés allèrent en porter la nouvelle. Aussitôt, la population furieuse courut à l'hôtel où étaient logés les ambassadeurs algériens et les massacra à leur tour, malgré les efforts des autorités. Le Parlement eut beau condamner les meurtriers, les raïs partirent de nouveau en course et enlevèrent un grand nombre de vaisseaux qui étaient sortis des ports à la nouvelle que la paix était conclue. Il en résulta de nouvelles pertes pour le commerce.
 
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