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Il était très populaire parmi
les Algériens, bien qu'il eût refusé de se faire musulman.
Il sollicita du roi de France l'autorisation de s'établir à
Marseille où habitait sa femme; il l'obtint à la condition
de racheter quelques jésuites espagnols auxquels
s'intéressait le Père Cotton, confesseur de Henri IV. Il
s'enfuit d'Alger et revint à Marseille en emportant deux
canons de bronze que le beylik lui avait prêtés pour
l'armement de son vaisseau |
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et qu'il offrit au duc de Guise.
Il y eut une grande colère à Alger et le Divan adressa des
réclamations auxquelles la cour de France ne fit aucune
attention. Aussitôt les raïs coururent sus aux navires
français et firent sur eux des prises très importantes. La
rupture dura près de vingt ans et coûta des millions au
commerce français. En 1620, les négociants marseillais se
décidèrent à racheter les deux canons au duc de Guise pour
les remettre aux Algériens. Mais un nouvel incident se
produisit; un corsaire algérien massacra l'équipage d'un
petit navire marseillais et deux matelots échappés allèrent
en porter la nouvelle. Aussitôt, la population furieuse
courut à l'hôtel où étaient logés les ambassadeurs
algériens et les massacra à leur tour, malgré les efforts
des autorités. Le Parlement eut beau condamner les
meurtriers, les raïs partirent de nouveau en course et
enlevèrent un grand nombre de vaisseaux qui étaient sortis
des ports à la nouvelle que la paix était conclue. Il en
résulta de nouvelles pertes pour le commerce. |
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