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français. Son successeur, M.
Dubourdieu, ne réussit guère mieux. En 1669, Colbert fit
indemniser la Mission et racheta la charge consulaire. Les
Lazaristes demeurèrent néanmoins en qualité de vicaires
apostoliques; ils furent à ce titre les coadjuteurs
officieux de nos agents. |
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L'EXPÉDITION
DE DJIDJELLI (1664) |
La France avait été la
première puissance européenne qui eût essayé de châtier
les Barbaresques. Son exemple fut suivi, dans le cours du
dix-septième siècle, tour à tour par les Hollandais, les
Anglais, les Vénitiens, les Chevaliers de Malte, les
Génois, les Napolitains. Ces expéditions punitives ne
donnèrent aucun résultat. En 1664, Colbert voulut en finir
avec les pirates; il se proposait, non plus une simple
croisière, mais l'occupation permanente d'un port sur le
littoral. L'ingénieur de Clerville conseilla Stora ou
Bougie, mais on se décida pour Djidjelli, ce qui était un
très mauvais choix, car, même si l'entreprise avait
réussi; l'occupation de Djidjelli, encerclé par les
montagnes et sans débouché vers l'intérieur, n'aurait
conduit à aucun résultat intéressant. Elle échoua
d'ailleurs complètement. L'expédition, commandée par
Gadagne, comprenait 7 000 hommes et 60 bâtiments. On
s'empara de Djidjelli malgré une vive résistance, mais la
mésintelligence éclata bientôt entre Gadagne et le duc de
Beaufort, qui repartit. L'affaire se termina par un
désastre : 1 400 soldats périrent, les autres se
rembarquèrent en abandonnant une centaine de canons.
Longtemps les enfants poursuivirent les chrétiens dans les
rues d'Alger en criant « Gigeri, Gigeri » et en faisant le
geste de leur couper la tête.
En 1665, Beaufort fit une croisière devant Alger et
Cherchel pour réparer un peu cet échec et rendre les
corsaires moins insolents. En 1666, un traité fut signé
pour arranger momentanément les choses. On procéda de part
et d'autre à l'échange des captifs; la prééminence du
consul de France sur ceux des autres nations fut de nouveau
proclamée, le Bastion fut réoccupé, la charge de
gouverneur donnée à Jacques Arnaud, qui avait pris une
part très utile aux divers arrangements et que Colbert
jugeait homme d'esprit, de pénétration et de droiture. Il
y eut un calme relatif jusqu'en 1680, malgré la fuite à
bord d'un certain nombre d'esclaves pendant le séjour d'une
flotte commandée par M. d'Alméras, fuite dont les
corsaires conçurent une grande irritation.
En 1674 eut lieu la mission du chevalier d'Arvieux,
personnage fat et ignorant qui indisposa tout le monde. Il
jugeait le poste d'Alger tout à fait indigne de sa valeur
et n'avait consenti à l'accepter, disait-il, que sur les
pressantes instances de Colbert. Il ne doutait d'ailleurs
pas du succès. |
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