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Il conseillait d'attaquer Alger par terre et indiquait Sidi-Ferruch
comme le point le plus propice à un débarquement.
Au milieu des vicissitudes que traversa la France pendant la
Révolution et l'Empire, les traditions séculaires de notre
politique en Barbarie furent maintenues jusqu'au jour où elles
devaient porter leurs fruits. La Compagnie d'Afrique disparut au
milieu de la tourmente révolutionnaire, supprimée par un arrêté
du Comité de Salut public du 19 pluviôse an II (8 février 1794).
Mais l'œuvre de la Compagnie ne disparut pas avec elle; l'arrêté
de pluviôse instituait une Agence d'Afrique qui devait continuer
pour le compte de l'État l'exploitation des Concessions et
monopoles accordés aux Français.
La République française entretint les meilleures relations avec le
dey d'Alger, Hassan, dans lequel elle trouva un ami généreux et un
allié fidèle. Le consul Vallière, après avoir essuyé quelques
bourrasques dues à l'humeur inconstante du dey, était arrivé à
acquérir sur lui une véritable influence dont il se servit
habilement dans l'intérêt de son pays, obtenant la permission
d'exporter de grandes quantités de grains, des viandes salées, des
cuirs et autres denrées destinées à l'alimentation du Midi et à
la subsistance des armées. Hassan résista aux instances des
Anglais, refusa de prendre parti contre la France comme ils l'en
sollicitaient, déclarant que a c'est au besoin que se fait
connaître le véritable ami ». Il fit une première avance de 250
000 francs pour solder nos achats de grains à Bône et à
Constantine, permit à nos navires de se ravitailler dans tous ses
ports, prescrivit à ses corsaires d'avoir le plus grand respect
pour le pavillon tricolore. Plus tard, en 1796, il prêta encore un
million (200 000 piastres) au Directoire sans vouloir en recevoir
les intérêts et en s'excusant de ne pouvoir faire davantage.
En 1793, un incident fâcheux brouilla pendant quelque. temps Hassan
avec la France. Le beau-frère du consul Vallière, Meïfrund, avait
été condamné à mort pour avoir rempli des fonctions municipales
à Toulon pendant l'occupation anglaise; il émigra en Espagne, puis
vint à Alger où le dey l'installa, demandant sa grâce et
déclarant que c'était la seule récompense qu'il réclamât pour
prix des services qu'il avait rendus. Vallière, dont le père, la
mère et la sueur avaient partagé le sort de Meïfrund, fit tout ce
qu'il put pour obtenir cette grâce, mais n'aboutit qu'à se rendre
lui-même suspect d'incivisme. Hassan blessé donna l'ordre au bey
de Constantine de cesser toutes relations commerciales avec l'Agence
d'Afrique et refusa un magnifique solitaire, une superbe paire de
pistolets et un parasol que Vallière était chargé de lui offrir.
Le 21 fructidor an II (7 septembre 1794), le comité de Salut public
nommait le citoyen Herculais agent général et envoyé particulier
auprès des Puissances Barbaresques et dans tout le Levant.
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