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  Les relations de la France avec l'Algérie avant 1830.  
     
  
200 000 piastres, « comme si le premier Consul était de ces petites Puissances dans le cas de marchander leur amitié. » Le premier Consul, disait-on à l'ambassadeur, avait résolu de se venger en s'emparant de toute la côte d'Afrique et de détruire Alger « sans en laisser pierre sur pierre ».
AUDIENCE DONNÉE AU GÉNÉRAL HULIN PAR LE DEY D'ALGER (1802).  
Bonaparte avait cherché à se rendre un compte exact de la situation militaire de la Régence; il avait interrogé les voyageurs qui avaient parcouru l'Afrique, en particulier Thédenat, qui avait été captif à Alger et à Mascara, consulté Peyron, gouverneur des Concessions, et Jeanbon Saint-André, l'ancien chargé d'affaires du Directoire. La flotte était prête à appareiller quand la réponse du dey arriva, aussi humble et soumise que celle de Bonaparte était hautaine. Elle donnait satisfaction sur tous les points : 
« Dorénavant, notre ami, s'il survient quelque chose entre nous, écrivez-moi vous-même et tout s'arrangera à l'amiable. » Mustapha reçut les officiers de l'escadre avec des honneurs inaccoutumés, dans le plus grand pavillon de ses jardins et leur donna les plus beaux chevaux de ses écuries. Le raïs coupable d'avoir frappé un capitaine français fut conduit devant le consulat de France pour être décapité et il avait déjà la tête sur le billot, lorsque Dubois-Thainville lui fit grâce au nom de la République. La pêche du corail fut rétablie.

L'orage se détourna sur l'Angleterre, le consul de cette nation, M. Falcon, ayant eu l'imprudence de recevoir chez lui en plein jour des femmes turques. Nelson vint faire devant Alger deux démonstrations navales successives, mais il avait l'ordre formel de ne pas pousser les choses à l'extrême.

 
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