Page précédente HISTOIRE DES COLONIES FRANÇAISES - Tome2 - Retour page Table des matières ALGÉRIE - LIVRE PREMIER - CHAP. 3 Page suivante
  Les relations de la France avec l'Algérie avant 1830.  
     
  

V

LE GOUVERNEMENT DE LA RESTAURATION ET LA RÉGENCE (1814-1827)

 
Le Congrès de Vienne se préoccupa des États barbaresques. L'amiral Sidney Smith lui présenta un mémoire sur la nécessité et les moyens de faire cesser la piraterie; il proposait une véritable coalition des puissances chrétiennes : « Pendant que l'on s'occupe, disait-il, des moyens d'abolir l'esclavage des noirs, il est étonnant qu'on ne fasse aucune attention à la côte septentrionale de l'Afrique, habitée par des pirates turcs qui non seulement oppriment les naturels de leur voisinage, mais enlèvent les chrétiens pour les employer comme esclaves dans les bâtiments armés en course. Ce honteux brigandage ne révolte pas seulement l'humanité, mais il entrave le commerce. Il est évident que les moyens militaires employés jusqu'à ce jour par les princes chrétiens pour tenir en échec les États barbaresques, non seulement ont été insuffisants, mais ont eu le plus souvent pour résultat de consolider leur pouvoir. » Sidney Smith demandait en conséquence aux nations les plus intéressées au succès de l'entreprise de s'engager par traité à fournir leur contingent d'une force maritime imposante pour garder les côtes de la Méditerranée, surveiller, poursuivre et détruire les pirates. Il fonda la Société des anti pirates, puis la Société des chevaliers libérateurs des esclaves blancs en Afrique; il songeait à reconstituer l'ordre de Malte sous une forme nouvelle. A la Chambre des pairs, Chateaubriand, qui faisait partie de la Société des anti pirates, présenta le 9 avril 1816 un projet d'adresse au Roi ayant pour objet la suppression de l'esclavage des blancs : « C'est en France, disait-il, que fut prêchée la première croisade, c'est en France qu'il faut lever l'étendard de la dernière. »

Un plan fut élaboré en 1816 aux conférences de Londres pour la répression des corsaires africains. Le marquis d'Osmond, notre plénipotentiaire, n'y donna point son adhésion, estimant que le projet tel qu'il se présentait fournissait à l'Angleterre des moyens d'affermir sa domination maritime et éluda les propositions de lord Castlereagh. On s'occupa encore des Algériens au congrès d'Aix-la-Chapelle en 1818. Mais on ne parvint pas à s'entendre et on se borna à inviter les plénipotentiaires de la France et de la Grande-Bretagne, comme représentants des deux cours dont l'autorité avait le plus de poids auprès des Régences, à adresser aux Seigneurs barbaresques « des paroles sérieuses ». En septembre 1819, les amiraux Jurien et Freemantle revinrent avec une escadre franco-britannique signifier au dey

 
  90  
Page précédente Retour page Table des matières Page suivante