Le Congrès de Vienne se
préoccupa des États barbaresques. L'amiral Sidney Smith
lui présenta un mémoire sur la nécessité et les moyens
de faire cesser la piraterie; il proposait une véritable
coalition des puissances chrétiennes : « Pendant que l'on
s'occupe, disait-il, des moyens d'abolir l'esclavage des
noirs, il est étonnant qu'on ne fasse aucune attention à
la côte septentrionale de l'Afrique, habitée par des
pirates turcs qui non seulement oppriment les naturels de
leur voisinage, mais enlèvent les chrétiens pour les
employer comme esclaves dans les bâtiments armés en
course. Ce honteux brigandage ne révolte pas seulement
l'humanité, mais il entrave le commerce. Il est évident
que les moyens militaires employés jusqu'à ce jour par les
princes chrétiens pour tenir en échec les États
barbaresques, non seulement ont été insuffisants, mais ont
eu le plus souvent pour résultat de consolider leur
pouvoir. » Sidney Smith demandait en conséquence aux
nations les plus intéressées au succès de l'entreprise de
s'engager par traité à fournir leur contingent d'une force
maritime imposante pour garder les côtes de la
Méditerranée, surveiller, poursuivre et détruire les
pirates. Il fonda la Société des anti pirates, puis la
Société des chevaliers libérateurs des esclaves blancs en
Afrique; il songeait à reconstituer l'ordre de Malte sous
une forme nouvelle. A la Chambre des pairs, Chateaubriand,
qui faisait partie de la Société des anti pirates,
présenta le 9 avril 1816 un projet d'adresse au Roi ayant
pour objet la suppression de l'esclavage des blancs : «
C'est en France, disait-il, que fut prêchée la première
croisade, c'est en France qu'il faut lever l'étendard de la
dernière. »
Un plan fut élaboré en 1816 aux conférences de Londres
pour la répression des corsaires africains. Le marquis
d'Osmond, notre plénipotentiaire, n'y donna point son
adhésion, estimant que le projet tel qu'il se présentait
fournissait à l'Angleterre des moyens d'affermir sa
domination maritime et éluda les propositions de lord
Castlereagh. On s'occupa encore des Algériens au congrès
d'Aix-la-Chapelle en 1818. Mais on ne parvint pas à
s'entendre et on se borna à inviter les plénipotentiaires
de la France et de la Grande-Bretagne, comme représentants
des deux cours dont l'autorité avait le plus de poids
auprès des Régences, à adresser aux Seigneurs
barbaresques « des paroles sérieuses ». En septembre
1819, les amiraux Jurien et Freemantle revinrent avec une
escadre franco-britannique signifier au dey |