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fut envoyé à
Alger avec une division navale de six bâtiments pour
obtenir une réparation et en cas de refus embarquer le
consul et les nationaux. Arrivé à Alger le 12 juin, Collet
demanda que l'oukilel-hardj vînt faire des excuses à
bord et que le pavillon de France fût arboré et salué à
coups de canon. Le dey qualifia ces exigences de ridicules
et refusa; le comte d'Attili de La Tour, consul de
Sardaigne, se chargea des intérêts français et la rupture
fut consommée. |
LE
BLOCUS (1827-1830) |
La question se posait de savoir
si l'on ferait une expédition ou si l'on se contenterait
d'un blocus. Collet était partisan d'un débarquement et
envoya à Paris le capitaine de frégate Dupetit-Thouars
pour soutenir ses idées. Le duc de Clermont-Tonnerre,
ministre de la Guerre, se prononça dans le même sens, mais
le ministère de Villèle, préoccupé des affaires de
Grèce et des événements intérieurs, se rallia à l'idée
du blocus. Le ministère Martignac, pour les mêmes raisons,
adopta une attitude expectante ; il désirait ne pas
compromettre l'alliance conclue avec l'Angleterre et la
Russie par une expédition dont elles pouvaient s'alarmer.
Le blocus dura trois ans, du 16 juin 1827 au 14 juin 1830.
Ce fut une campagne sans gloire, pleine de périls et
surtout de fatigues, auxquelles Collet finit par succomber ;
il fut remplacé par le capitaine de vaisseau de La
Bretonnière, qui arbora son pavillon sur la Provence. Il y
eut quelques accidents; en mai 1830, le Silène et
l'Aventure s'échouèrent au cap Bengut près de Dellys ;
les Kabyles massacrèrent 86 hommes, dont les têtes furent
envoyées à Alger dans des sacs et payées 500 francs
chacune; le reste des équipages demeura prisonnier à
Alger.
Il y eut encore quelques tentatives d'accommodement, mais,
à mesure que le gouvernement français modérait ses
demandes, l'arrogance du dey s'accroissait. Il était
d'ailleurs encouragé dans son attitude par M. Saint-John,
consul de GrandeBretagne. Le 30 juillet 1829, M. de La
Bretonnière se présenta devant Alger sous pavillon
parlementaire. Il demandait seulement la mise en liberté
des prisonniers, l'envoi à Paris d'un officier chargé de
dire que le dey n'avait pas eu l'intention |
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