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  Les relations de la France avec l'Algérie avant 1830.  
     
  
d'insulter le roi, enfin la conclusion d'un armistice. Il descendit à terre, eut une conférence avec l'oukil-el-hardj, puis deux entrevues à la Kasba avec le dey. Husseïn s'entêta et opposa un refus absolu: " J'ai de la poudre et des canons," répondit-il. M. de La Bretonnière, sur les instances du consul de Sardaigne et de l'interprète du dey, attendit encore jusqu'au lendemain, malgré le vent debout et la mer démontée. Comme la Provence appareillait, toujours sous pavillon parlementaire, les batteries de la côte lui envoyèrent 80 coups de canon, dont 11 seulement l'atteignirent.
C'était un attentat contre le droit des gens et une nouvelle insulte au gouvernement français; le dey déclara que l'on avait fait feu sans son ordre, mais continua à refuser des excuses officielles.
Le blocus coûtait plus de 7 millions par an et nous privait, par surcroît, des bénéfices du commerce avec les Barbaresques, ce qui excitait les doléances des ports du Midi. Il était d'ailleurs impossible de laisser impuni l'outrage qui venait d'être fait au pavillon français. Tous les moyens de transaction étaient épuisés et l'expédition si longtemps ajournée était devenue indispensable.
C'est au prince de Polignac que revient le mérite d'avoir engagé résolument la France dans l'expédition d'Alger. L'opiniâtreté qui le perdit dans la crise de Juillet le servit dans cette occurrence.
 
Arrivé au pouvoir le 8 août 1829, il se montra décidé à ne pas prolonger plus longtemps un blocus très coûteux et, d'après tous les hommes compétents, sans aucune efficacité. Il avait contre lui les deux Chambres, une grande partie de la presse et de l'opinion, la presque totalité des officiers généraux des armées de terre et de mer, le Dauphin lui-même.
 
Il triompha de tout, puissamment soutenu par le roi Charles X, qui, faible et entêté en matière de politique intérieure, avait une réelle supériorité lorsqu'il s'agissait des questions extérieures.
LE CONTRE-AMIRAL DE LA BRETONNIERE.
Charles X a joué un rôle personnel considérable dans l'affaire d'Alger : " Il mena tout, dit le prince de Polignac, dirigea tout, je ne fus que son premier secrétaire. " Il convient de rendre justice à ces deux hommes, aujourd'hui que le fracas des journées de juillet a passé et que la France africaine resplendit dans toute la vigueur de sa maturité.
 
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