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d'insulter le roi,
enfin la conclusion d'un armistice. Il descendit à terre, eut
une conférence avec l'oukil-el-hardj, puis deux
entrevues à la Kasba avec le dey. Husseïn s'entêta et
opposa un refus absolu: " J'ai de la poudre et des
canons," répondit-il. M. de La Bretonnière, sur les
instances du consul de Sardaigne et de l'interprète du dey,
attendit encore jusqu'au lendemain, malgré le vent debout et
la mer démontée. Comme la Provence appareillait,
toujours sous pavillon parlementaire, les batteries de la
côte lui envoyèrent 80 coups de canon, dont 11 seulement
l'atteignirent. |
C'était un attentat contre le
droit des gens et une nouvelle insulte au gouvernement
français; le dey déclara que l'on avait fait feu sans son
ordre, mais continua à refuser des excuses officielles.
Le blocus coûtait plus de 7 millions par an et nous privait,
par surcroît, des bénéfices du commerce avec les
Barbaresques, ce qui excitait les doléances des ports du
Midi. Il était d'ailleurs impossible de laisser impuni
l'outrage qui venait d'être fait au pavillon français. Tous
les moyens de transaction étaient épuisés et l'expédition
si longtemps ajournée était devenue indispensable.
C'est au prince de Polignac que revient le mérite d'avoir
engagé résolument la France dans l'expédition d'Alger.
L'opiniâtreté qui le perdit dans la crise de Juillet le
servit dans cette occurrence.
Arrivé au pouvoir le 8 août 1829, il se montra décidé à
ne pas prolonger plus longtemps un blocus très coûteux et,
d'après tous les hommes compétents, sans aucune efficacité.
Il avait contre lui les deux Chambres, une grande partie de la
presse et de l'opinion, la presque totalité des officiers
généraux des armées de terre et de mer, le Dauphin
lui-même.
Il triompha de tout, puissamment soutenu par le roi Charles X,
qui, faible et entêté en matière de politique intérieure,
avait une réelle supériorité lorsqu'il s'agissait des
questions extérieures. |
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Charles X a joué un
rôle personnel considérable dans l'affaire d'Alger : "
Il mena tout, dit le prince de Polignac, dirigea tout, je ne
fus que son premier secrétaire. " Il convient de rendre
justice à ces deux hommes, aujourd'hui que le fracas des
journées de juillet a passé et que la France africaine
resplendit dans toute la vigueur de sa maturité. |
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