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  LES DÉBUTS ET LES HÉSITATIONS (1830-1834).  
     
  
Les trois divisions de l'armée étaient commandées par les généraux Berthezène, Loverdo et des Cars. Le lieutenant général Desprez était chef d'état-major général, Lahitte commandait le génie, Valazé l'artillerie, le baron Denniée l'intendance. Les états-majors avaient été composés de façon à y faire entrer en nombre à peu près égal des officiers de l'ancienne et de la nouvelle armée.
 
L'AMIRAL DUPERRE (d'après le portrait appartenant à M. de Dompierre d'Ormoy) Chefs et soldats avaient une double provenance. Les uns, comme Berthezène, Poret-de-Morvan, avaient servi sous l'empire et étaient demeurés fidèles à l'idée impérialiste; le colonel Monnier, qui commandait le 28e de ligne, a inspiré à Alfred de Vigny le beau portrait du capitaine Renaud dans Servitude et grandeur militaires; quelques vieux grognards se rappelaient même l'expédition d'Égypte. D'autres officiers, comme Loverdo et Lahitte, étaient ralliés à la Restauration. Cet amalgame était de nature à effacer les dernières traces des discussions qui divisaient l'armée depuis 1815.
 
L'armée navale se trouva réunie le 23 avril. Elle comptait plus de 600 bâtiments, dont 103 bâtiments de guerre divisés en trois escadres : l'escadre de bataille commandée par le vice-amiral Duperré, qui arbora son pavillon sur la Provence, avec le vice-amiral Rosamel comme commandant en second; l'escadre de débarquement et l'escadre de réserve. Le reste se composait de bâtiments de commerce affrétés qui constituaient le convoi et l'escadrille de débarquement pour la mise à terre des troupes et du matériel. Il n'y avait que sept bâtiments à vapeur, avisos et remorqueurs de faible tonnage, et l'expédition d'Alger fut en fait le dernier exploit de la marine à voiles. Le 5 mai, le Dauphin passa la revue de l'armée et de la flotte qui, toute pavoisée, offrait un spectacle magnifique dans le cadre grandiose de la rade de Toulon. L'embarquement des troupes commença le11 mai et le départ eut lieu le 25.
La navigation fut très lente. Le 30 mai, on arriva en vue de la côte d'Afrique, mais le vent n'étant pas favorable, on rétrograda jusqu'aux Baléares où on resta jusqu'au 9 juin. Le 12, on était de nouveau sur la côte de l'Algérie et on vit apparaître Alger avec ses murailles blanches, sa campagne couverte de jardins, son magnifique cadre de montagnes. 
 
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