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Les trois divisions
de l'armée étaient commandées par les généraux
Berthezène, Loverdo et des Cars. Le lieutenant général
Desprez était chef d'état-major général, Lahitte
commandait le génie, Valazé l'artillerie, le baron Denniée
l'intendance. Les états-majors avaient été composés de
façon à y faire entrer en nombre à peu près égal des
officiers de l'ancienne et de la nouvelle armée.
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Chefs et soldats avaient une
double provenance. Les uns, comme Berthezène, Poret-de-Morvan,
avaient servi sous l'empire et étaient demeurés fidèles à
l'idée impérialiste; le colonel Monnier, qui commandait le
28e de ligne, a inspiré à Alfred de Vigny le beau portrait
du capitaine Renaud dans Servitude et grandeur militaires;
quelques vieux grognards se rappelaient même l'expédition
d'Égypte. D'autres officiers, comme Loverdo et Lahitte,
étaient ralliés à la Restauration. Cet amalgame était de
nature à effacer les dernières traces des discussions qui
divisaient l'armée depuis 1815.
L'armée navale se trouva réunie le 23 avril. Elle comptait
plus de 600 bâtiments, dont 103 bâtiments de guerre divisés
en trois escadres : l'escadre de bataille commandée par le
vice-amiral Duperré, qui arbora son pavillon sur la Provence,
avec le vice-amiral Rosamel comme commandant en second;
l'escadre de débarquement et l'escadre de réserve. Le reste
se composait de bâtiments de commerce affrétés qui
constituaient le convoi et l'escadrille de débarquement pour
la mise à terre des troupes et du matériel. Il n'y avait que
sept bâtiments à vapeur, avisos et remorqueurs de faible
tonnage, et l'expédition d'Alger fut en fait le dernier
exploit de la marine à voiles. Le 5 mai, le Dauphin passa la
revue de l'armée et de la flotte qui, toute pavoisée,
offrait un spectacle magnifique dans le cadre grandiose de la
rade de Toulon. L'embarquement des troupes commença le11 mai
et le départ eut lieu le 25. |
La navigation fut
très lente. Le 30 mai, on arriva en vue de la côte
d'Afrique, mais le vent n'étant pas favorable, on rétrograda
jusqu'aux Baléares où on resta jusqu'au 9 juin. Le 12, on
était de nouveau sur la côte de l'Algérie et on vit
apparaître Alger avec ses murailles blanches, sa campagne
couverte de jardins, son magnifique cadre de montagnes. |
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