|
Duperré hésitait
encore à se rendre au mouillage inconnu de Sidi-Ferruch, mais
Bourmont, sans toutefois être obligé de montrer ses pleins
pouvoirs, imposa son autorité : "Monsieur l'amiral,
dit-il, cette fois il faut débarquer. La mer n'est pas
mauvaise, vous savez que j'ai le droit de vouloir et je veux
que nous débarquions. " |
 |
L'opération s'effectua le 14
juin, dans la baie qui se trouve à l'Ouest de la presqu'île
de Sidi-Ferruch et qui offre, avec une belle plage de sable
fin, un bon mouillage bien abrité.
La mer était calme et le fond excellent. Sur la presqu'île
s'élevait une petite tour, appelée Torre-Chica par les
Espagnols, que quelques pièces de canon avaient fait prendre
pour un établissement militaire, mais qui était simplement
le minaret d'un édifice religieux renfermant le tombeau du
saint personnage qui avait donné son nom à la localité.
L'ennemi n'opposa qu'une très faible résistance; au consul
des États-Unis qui s'étonnait qu'il laissât ainsi
débarquer tranquillement l'armée ennemie, Hussein répondit
que c'était afin de la détruire plus facilement. La division
Berthezène, soutenue par le feu des bâtiments, s'empara sans
peine de quelques batteries placées en dehors de la
presqu'île. Le débarquement, représenté comme si difficile
par les adversaires de l'expédition, s'était opéré en
quelques heures et ne nous avait coûté que trente-deux
hommes. |
|
|