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il mourut quelques jours après des suites de l'émotion qu'il avait
éprouvée. Le dey cependant accepta les conditions qui lui étaient
imposées. Le 5 juillet au matin, la capitulation fut signée. En
voici le texte
1° Le fort de la Casaubah, tous les autres forts qui dépendent
d'Alger et le port, de cette ville seront remis aux troupes
françaises le 5 juillet à midi;
2° Le général en chef de l'armée française s'engage envers Son
Altesse le dey d'Alger à lui laisser la liberté et la possession
de ce qui lui appartient personnellement;
3° Le dey sera libre de se retirer avec sa famille et ce qui lui
appartient dans le lieu qu'il fixera et, tant qu'il restera à
Alger, il y sera, lui et toute sa famille, sous la protection du
général en chef de l'armée française; une garde garantira la
sûreté de sa personne et celle de sa famille;
4° Le général en chef assure à tous les soldats de la milice les
mêmes avantages et la même protection;
5° L'exercice de la religion mahométane restera libre; la liberté
de toutes les classes, leur religion, leur commerce et leur
industrie ne recevront aucune atteinte, leurs femmes seront
respectées; le général en chef en prend l'engagement sur
l'honneur;
6° L'échange de cette convention sera faite le 5 avant midi. Les
troupes françaises entreront aussitôt après dans la Casaubah et
successivement dans tous les autres forts de la ville et de la
marine.
Ainsi, le drapeau français remplaçait désormais le pavillon des
Barbaresques sur les murs d'Alger la guerrière. Les soldats vêtus
de rouge, qui, d'après d'anciennes prédictions, devaient mettre
fin à l'existence de la Régence, entrèrent dans la cité des
pirates par la Porte-Neuve. Cette entrée ne se fit pas sans quelque
désordre et manqua de solennité. Les voies étaient encombrées et
l'état-major n'avait pas donné ses instructions en temps voulu. Le
général Lahitte pénétra d'abord avec deux compagnies
d'artillerie. Peu après, Bourmont fit son entrée à la tête du 6e
de ligne. Le quartier général fut établi à la Kasba, que le dey
avait quittée et que les indigènes commençaient à piller.
La Kasba, dont l'imagination française avait fait un palais
féerique, apparut en réalité comme une habitation à peine
tolérable. Les appartements du dey et de ses femmes étaient si
sales et si infestés d'insectes, qu'il fallut les passer à la
chaux pour s'en débarrasser. Des marchandises de toute espèce,
provenant des prélèvements de la Régence sur les cargaisons,
étaient entassées dans les magasins. Le Khasnadji donna les clefs
des salles qui renfermaient le Trésor de la Régence, mais déclara
qu'aucun registre n'en indiquait le montant, ce qui était faux.
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