|
Une commission
composée de l'intendant général Denniée, du payeur
principal Firino et du général Tholozé, nommé gouverneur
d'Alger, fut chargée d'inventorier les monnaies d'or
entassées pêle-mêle et d'en prendre possession. On trouva
48 700 000 francs, qui furent expédiés en France et
couvrirent largement les frais de l'expédition, évalués à
43 500 000 francs. On s'attendait à trouver des sommes plus
considérables, d'où la légende du pillage de la Kasba, qui
ne repose sur rien, sinon sur les antipathies du quartier
général et du général de Loverdo, qui se renvoyèrent ces
accusations. Aucun excès ne fut commis par nos troupes; les
maisons pillées le furent par les Juifs et par la populace
indigène. |
|
L'Allemand Pfeiffer déclare que " l'armée française se
conduisit plus noblement que ne l'eussent fait les troupes de
n'importe quel peuple ".
Nos pertes pendant l'expédition d'Alger s'élevèrent à 2
300 hommes hors de combat, dont 400 morts.Parmi ces derniers
était le fils du général en chef, Amédée de Bourmont,
grièvement blessé à Sidi-Khalef et mort à l'hôpital de
Sidi-Ferruch.
Bourmont apprit le deuil qui le frappait le jour même de
l'entrée à Alger: " L'armée, écrivit-il à Polignac,
perd un brave soldat, je perds un excellent fils. " Le
Journal des Débats désarma devant cette douleur paternelle :
" M. de Bourmont, dit-il, est noblement réconcilié avec
la France, le sang de son fils a payé pour lui.
" |
Le 7 juillet eut lieu
une entrevue entre le général en chef et le dey, qui venait
reprendre les objets qui lui appartenaient. D'après les
renseignements donnés par Bakri, il serait parti avec 18
millions de fortune, dont 8 millions en bijoux, diamants et
pierres précieuses. Résigné à la volonté de Dieu,
Husseïn s'embarqua le 10 juillet pour Naples sur la frégate
la Jeanne d'Arc, avec sa famille, son harem, sa suite, en tout
110 personnes dont 55 femmes et un bagage considérable. |
|
|