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  LES DÉBUTS ET LES HÉSITATIONS (1830-1834).  
     
  
LOVERDO, BERTHEZENE, DES CARS.
La nouvelle de la prise d'Alger fut apportée à Toulon par le bateau à vapeur le Sphinx; transmise par le télégraphe, elle arriva le 9 juillet à Paris. La dépêche fut remise au baron d'Haussez, qui sauta à cheval et galopa sur la route de Saint-Cloud. En arrivant au château, il aperçut de loin le vieux roi qui se promenait avec la duchesse d'Angoulême au travers de ces futaies magnifiques qu'il devait peu de jours après quitter en fugitif sous les huées de la populace : " Sire, cria d'Haussez, Alger est à nous ! " Une vive rougeur colora les traits pâles et fatigués du roi : " On s'embrasse en un pareil jour, " dit-il, et il donna à d'Haussez une chaleureuse accolade.
Le bâton de maréchal de France fut donné au commandant en chef de l'expédition et la dignité de pair de France à l'amiral Duperré. Il y eut quelque enthousiasme dans le Midi, qui était en relations constantes avec Alger et qui souffrait de la piraterie, mais, dans le reste de la France, la chute d'Alger éveilla peu d'écho et n'arrêta pas l'orage qui montait contre la monarchie: " Oui, Alger est vaincu, écrivait le Journal des Débats, mais non pas la charte. Elles vivent et elles sont debout, ces lois qui défendent de faire la guerre sans crédits votés régulièrement, ces lois qui condamnent les ministres qui dépensent l'argent du peuple sans autorisation. La victoire est au Roi, à l'armée, à la France, mais la faute est aux ministres et le droit d'accuser et de punir aux Chambres. Chacun aura ce qui lui est dû, nos soldats leur gloire, les ministres leur punition. "
Le dimanche 11 juillet, le roi se rendit à Notre-Dame pour assister à un Te Deum.
 
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