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  LES DÉBUTS ET LES HÉSITATIONS (1830-1834).  
     
  
Le soldat de l'expédition d'Alger (d'après une lithographie de Raffet). Il donna l'investiture au bey du Titteri, Mustapha-bou-Mezrag, qui signa une déclaration par laquelle il reconnaissait le roi de France pour son souverain, lui rendait hommage et s'engageait à lui payer les tributs coutumiers. 
Mais Mustapha ne tint pas ses promesses et ne tarda pas à se tourner contre nous. Le bey d'Oran, Hassan, était bien disposé en notre faveur, mais il était assiégé par les indigènes et sollicitait l'appui des troupes françaises. Mers-el-Kébir et Oran furent occupés sans résistance.
Une expédition fut envoyée à Bône, où Damrémont prit possession de la Kasba et de la ville : « On a lieu de croire, écrivait Bourmont, que l'occupation de Bône décidera le bey de Constantine à se soumettre et qu'il demandera à traiter aux mêmes conditions que le bey de Titteri. » En fait, les villes où était établie la domination turque paraissaient disposées à accepter notre souveraineté, mais, derrière les Turcs, nous ne devions pas tarder à découvrir les indigènes des tribus, montagnards ou nomades, cultivateurs ou pasteurs, Kabyles ou Arabes, autrement redoutables et résistants, sur lesquels il fallut conquérir le pays.
L'expédition de Blida mit en lumière notre situation véritable. Bourmont crut qu'il était utile de montrer que les troupes françaises ne craignaient pas de s'éloigner du littoral, et, bien qu'on l'eût averti du danger, voulut s'avancer jusqu'à Blida, située à environ 48 kilomètres d'Alger, au delà de la plaine de la Mitidja, au pied de l'Atlas et entourée de populations kabyles. Tout alla bien à l'aller, mais lorsqu'on voulut revenir sur ses pas, les Kabyles se ruèrent sur la colonne et lui firent éprouver des pertes assez sérieuses. L'échec de Blida, encore aggravé par l'évacuation de Bône et d'Oran, qui suivit de près leur occupation, montra que nous n'étions pas invulnérables. Ce fut un premier avertissement qui nous montra que la destruction de la domination turque ne nous rendait nullement maîtres de la Régence. La prise d'Alger était un fait accompli : la guerre d'Afrique commençait.
 
La nouvelle de la révolution de 1830 parvint à Alger le 11 août, d'abord par un bateau marchand apportant à Jacob Bakri une lettre d'un de ses correspondants de Marseille, puis par un navire de guerre.
 
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