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  LES DÉBUTS ET LES HÉSITATIONS (1830-1834).  
     
  
Une lettre du général Gérard, ministre de la Guerre, invitait le général de Bourmont à rester à Alger : " D'heureuses circonstances, disait-il, vous ont séparé de vos collègues; la France vous sait gré de vos succès et le gouvernement saura vous récompenser de vos services. " Bourmont paraît avoir songé un moment à aller se mettre à la disposition de Charles X; mais Duperré refusa le concours de la marine et une partie de l'armée était hostile à cette solution. Lorsque l'émotion du premier instant fut tombée, il prit le bon parti et travailla à conserver Alger à l'armée et l'armée à la France.
Il fut convenu avec Duperré que l'armée navale et l'armée de terre quitteraient ensemble leurs couleurs et un ordre du jour du 16 août leur prescrivit de substituer la cocarde et le pavillon tricolores à la cocarde et au pavillon blancs. Le 2 septembre, le général Clauzel arriva à Alger à bord de l'Algésiras; le maréchal de Bourmont lui remit le commandement et fit ses adieux à l'armée.

Bourmont s'embarqua le lendemain. Il avait demandé à l'amiral Duperré un bâtiment de guerre pour quitter l'Afrique; ce bâtiment lui fut refusé. Il dut noliser à ses frais un petit brick de commerce autrichien et partit avec deux de ses fils. Son bagage était si minime que deux Maures suffirent à le porter. Un petit coffret renfermant le cœur de son fils tué pendant la campagne était le seul trésor qu'il emportât d'Alger. Un seul officier encore obscur l'accompagna presque seul jusqu'au bord de la mer; ce courtisan du malheur s'appelait La Moricière.

" Il faut rendre cette justice au maréchal de Bourmont, dit Raynal, qu'il était impossible de se conduire avec plus de prudence et de modération qu'il ne l'a fait lorsque la nouvelle des événements de Juillet est venue frapper l'armée d'étonnement.

Cimetière maure à Bab-el_Oued (d'après de Longuemare).
Il a évité la guerre civile et donné l'exemple de la soumission en prenant lui-même la cocarde tricolore et en faisant arborer le drapeau tricolore sur la Kasba. "
 
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