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  LES DÉBUTS ET LES HÉSITATIONS (1830-1834).  
     
  
Parmi ces derniers, Clauzel est incontestablement au premier rang. Volontaire de 1791, général de brigade en 1798, à vingt-sept ans, Clauzel avait fait toutes les campagnes de l'Empire. En 1802, il avait accompagné le général Leclerc à Saint-Domingue et épousé une créole. En 1815, excepté de l'amnistie, il avait passé en Amérique et fait de l'agriculture à la Nouvelle-Orléans, étudiant avec grand soin les questions coloniales et les problèmes que pose l'administration des pays neufs; il était rentré en France en 1820.
Le maréchal CLAUZEL (d'après H. Schefer). Lorsqu'il fut nommé général en chef de l'armée d'Afrique, Clauzel avait soixante ans, mais il était encore très vigoureux au physique et au moral. " Il personnifiait à nos yeux l'épopée impériale, dit un officier. Sa casquette à double visière, sa redingote à la propriétaire, sur laquelle il portait des boutons en or et des épaulettes de la forme dite autrefois crapaud et noircies par le temps, sa toute petite épée, nous rappelaient des temps héroïques et commandaient le respect le plus profond. "

Clauzel était un homme loyal et franc qui osait dire la vérité à Napoléon lui-même. Esprit large et ouvert, c'était un des militaires les plus instruits de son époque. Il fit partager son zèle et son ardeur à ceux qui l'entouraient; il déploya en matière de colonisation et d'administration une activité remarquable et indiqua plusieurs des solutions que devait appliquer plus tard Bugeaud.

Le gouvernement ne lui avait donné aucune instruction. Clauzel devait tout d'abord se renseigner sur l'état d'esprit de l'armée d'occupation, sur sa situation matérielle et morale, étudier les sentiments de la population indigène à notre égard et les ressources du pays; enfin suggérer et provoquer toutes les mesures utiles soit pour conserver et coloniser Alger, soit pour l'évacuer.
Clauzel mena rapidement son enquête et se forma une opinion qu'il fit connaître aussitôt à Paris.

Il voulait fonder en Algérie une importante colonie, qui nous indemniserait amplement de la perte de Saint-Domingue et peut-être aussi des frais immenses que nous coûtait l'onéreuse possession de nos autres colonies.
 
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