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La mission Auvray arriva à
Tanger le 21 décembre, mais M. Delaporte l'empêcha de se
rendre à Fès et Sébastiani obtint du roi un désaveu
complet de la démarche de Clauzel. Une révolte des Oudaya et
la résistance des Koulouglis amenèrent la dissolution de la mehalla
et mirent fin provisoirement à l'intervention marocaine en
Oranie.
A la fin de janvier, Clauzel avait songé à entreprendre une
expédition sur Tlemcen pour refouler jusque sur leur
territoire les troupes marocaines, mais les effectifs dont il
disposait étaient trop manifestement insuffisants et il ne
put exécuter son projet que six ans plus tard, sous son
second gouvernement. Il dut se contenter de faire réoccuper
Mers-el-Kébir et Oran par le général Damrémont, en vue de
préparer l'installation d'un prince tunisien dans la province
de l'Ouest.
Bientôt le Sphinx amenait à Alger 250 Tunisiens commandés
par Kheir-ed-Din-Agha, lieutenant du futur bey ; deux autres
détachements de 1 000 hommes chacun devaient suivre. Les
Tunisiens arrivèrent à Oran le 11 février, mais Kheired-Din
fut tout de suite découragé; il supplia Clauzel de lui
donner les moyens de quitter le pays. Clauzel fit à son tour
à Kheir-ed-Din de dures remontrances et lui reprocha le
retard du nouveau bey à rejoindre son poste. Sur ces
entrefaites, la convention fut désavouée et les Tunisiens se
rembarquèrent le 22 août, après un séjour de six mois
pendant lequel ils avaient fait argent de tout, razzié
quelques tribus et exploité le pays de toutes les manières. |
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L'ADMINISTRATION DE
CLAUZEL |
Comme administrateur, Clauzel
avait fait ses preuves dans les provinces illyriennes sous
Napoléon. Il avait sur le régime qui convenait à l'Algérie
les idées les plus judicieuses : " Alger, disait-il,
doit avoir une administration qui lui soit particulière et
des lois faites pour le pays. Je ne suis d'avis ni de lui
donner toutes les lois françaises, ni de les lui refuser
toutes." Il demandait surtout que le chef de la colonie
fût stable: "Si comme de coutume les commandements s'y
succèdent avec rapidité, c'en est fait de la colonie. Chaque
gouverneur arrivant muni de pleins pouvoirs et avec des idées
nouvelles ne manquera pas de porter la réforme dans tout ce
que son prédécesseur aura fait et alors il n'y aura plus de
stabilité possible. C'est l'histoire de tous nos
établissements lointains. "
Clauzel compléta l'ébauche d'organisation tentée par
Bourmont. Auprès du général en chef, pour l'aider de ses
conseils et à la tête de l'administration pour la diriger,
fut institué un Comité de gouvernement, calqué en partie
sur ce qui se pratiquait sous l'Empire dans les pays conquis.
La présidence de ce Comité fut dévolue à l'intendant
général, le baron Volland, qui avait succédé à Denniée ; |
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