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  LES DÉBUTS ET LES HÉSITATIONS (1830-1834).  
     
  
La mission Auvray arriva à Tanger le 21 décembre, mais M. Delaporte l'empêcha de se rendre à Fès et Sébastiani obtint du roi un désaveu complet de la démarche de Clauzel. Une révolte des Oudaya et la résistance des Koulouglis amenèrent la dissolution de la mehalla et mirent fin provisoirement à l'intervention marocaine en Oranie.
A la fin de janvier, Clauzel avait songé à entreprendre une expédition sur Tlemcen pour refouler jusque sur leur territoire les troupes marocaines, mais les effectifs dont il disposait étaient trop manifestement insuffisants et il ne put exécuter son projet que six ans plus tard, sous son second gouvernement. Il dut se contenter de faire réoccuper Mers-el-Kébir et Oran par le général Damrémont, en vue de préparer l'installation d'un prince tunisien dans la province de l'Ouest.
Bientôt le Sphinx amenait à Alger 250 Tunisiens commandés par Kheir-ed-Din-Agha, lieutenant du futur bey ; deux autres détachements de 1 000 hommes chacun devaient suivre. Les Tunisiens arrivèrent à Oran le 11 février, mais Kheired-Din fut tout de suite découragé; il supplia Clauzel de lui donner les moyens de quitter le pays. Clauzel fit à son tour à Kheir-ed-Din de dures remontrances et lui reprocha le retard du nouveau bey à rejoindre son poste. Sur ces entrefaites, la convention fut désavouée et les Tunisiens se rembarquèrent le 22 août, après un séjour de six mois pendant lequel ils avaient fait argent de tout, razzié quelques tribus et exploité le pays de toutes les manières.
 

L'ADMINISTRATION DE CLAUZEL

Comme administrateur, Clauzel avait fait ses preuves dans les provinces illyriennes sous Napoléon. Il avait sur le régime qui convenait à l'Algérie les idées les plus judicieuses : " Alger, disait-il, doit avoir une administration qui lui soit particulière et des lois faites pour le pays. Je ne suis d'avis ni de lui donner toutes les lois françaises, ni de les lui refuser toutes." Il demandait surtout que le chef de la colonie fût stable: "Si comme de coutume les commandements s'y succèdent avec rapidité, c'en est fait de la colonie. Chaque gouverneur arrivant muni de pleins pouvoirs et avec des idées nouvelles ne manquera pas de porter la réforme dans tout ce que son prédécesseur aura fait et alors il n'y aura plus de stabilité possible. C'est l'histoire de tous nos établissements lointains. "
Clauzel compléta l'ébauche d'organisation tentée par Bourmont. Auprès du général en chef, pour l'aider de ses conseils et à la tête de l'administration pour la diriger, fut institué un Comité de gouvernement, calqué en partie sur ce qui se pratiquait sous l'Empire dans les pays conquis. La présidence de ce Comité fut dévolue à l'intendant général, le baron Volland, qui avait succédé à Denniée ;
 
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