En février 1831, on vit arriver à Alger plusieurs convois de
ceux qu'on appelait les " Parisiens ". C'étaient
d'anciens combattants de Juillet, auxquels les journées
révolutionnaires avaient valu des grades et donné le goût
des armes; ayant appris la création d'un corps de volontaires
appelés zouaves, où les Français étaient admis à côté
des indigènes, ils demandèrent à être transportés en
Afrique pour s'y enrôler. Le gouvernement était enchanté de
s'en débarrasser. Un certain nombre de ces volontaires
parisiens furent dirigés sur Toulon et de là expédiés en
Afrique; ils formèrent d'abord des compagnies provisoires
administrées par les 1er et 2e bataillons de zouaves. Puis
Berthezène en forma deux bataillons appelés 1er et 2e
bataillons auxiliaires d'Afrique. En juillet 1831, les
bataillons de volontaires parisiens servirent à créer le 67e
de ligne. Peu après furent créés les bataillons
d'infanterie légère d'Afrique, les " zéphyrs "
comme on les appela, comprenant les militaires condamnés à
des peines non infamantes.
On essaya aussi d'utiliser les indigènes, comme l'avait
déjà tenté Clauzel. Une ordonnance royale du 30 mars 1831
régularisa l'organisation provisoire donnée aux zouaves par
Clauzel, et une autre ordonnance du 17 novembre 1831 créa,
sous le nom de chasseurs d'Afrique, des régiments de
cavalerie légère où, comme aux zouaves, on admettait à la
fois des Européens et des indigènes. |