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  LES DÉBUTS ET LES HÉSITATIONS (1830-1834).  
     
  
La loi du 9 mars 1831 et l'ordonnance royale du 10 créèrent la Légion étrangère, dont les organisateurs furent le colonel Bernelle et le lieutenant-colonel Conrad. Dans la discussion à la Chambre, Montalembert déclara y voir la certitude que nos établissements de la côte d'Afrique ne seraient point abandonnés : " Je regarde, dit-il, l'occupation d'Alger comme tellement importante aux intérêts de la France, que le ministre qui signerait l'ordre de son évacuation mériterait à mes yeux d'être traduit à cette barre comme coupable de haute trahison envers l'État. "
 
En février 1831, on vit arriver à Alger plusieurs convois de ceux qu'on appelait les " Parisiens ". C'étaient d'anciens combattants de Juillet, auxquels les journées révolutionnaires avaient valu des grades et donné le goût des armes; ayant appris la création d'un corps de volontaires appelés zouaves, où les Français étaient admis à côté des indigènes, ils demandèrent à être transportés en Afrique pour s'y enrôler. Le gouvernement était enchanté de s'en débarrasser. Un certain nombre de ces volontaires parisiens furent dirigés sur Toulon et de là expédiés en Afrique; ils formèrent d'abord des compagnies provisoires administrées par les 1er et 2e bataillons de zouaves. Puis Berthezène en forma deux bataillons appelés 1er et 2e bataillons auxiliaires d'Afrique. En juillet 1831, les bataillons de volontaires parisiens servirent à créer le 67e de ligne. Peu après furent créés les bataillons d'infanterie légère d'Afrique, les " zéphyrs " comme on les appela, comprenant les militaires condamnés à des peines non infamantes.

On essaya aussi d'utiliser les indigènes, comme l'avait déjà tenté Clauzel. Une ordonnance royale du 30 mars 1831 régularisa l'organisation provisoire donnée aux zouaves par Clauzel, et une autre ordonnance du 17 novembre 1831 créa, sous le nom de chasseurs d'Afrique, des régiments de cavalerie légère où, comme aux zouaves, on admettait à la fois des Européens et des indigènes. 

CHASSEUR d'AFRIQUE (Croquis de Raffet).
Cette organisation ne donna pas complète satisfaction; on reconnut par la suite que le mélange des Français et des indigènes dans les mêmes régiments présentait des inconvénients et quelques années après on fut amené à séparer les corps français et les corps indigènes.
 
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