Dans les instructions données à
Berthezène, les négociations avec Tunis et le Maroc étaient
blâmées et Clauzel censuré pour avoir outrepassé ses
pouvoirs en entreprenant sans autorisation suffisante des
négociations diplomatiques qui dépendaient exclusivement du
ministère des Affaires étrangères.
Mais bientôt les idées de Sébastiani se modifièrent; il
reconnut que les traités de Clauzel, déclarés inacceptables
dans la forme, présentaient de réels avantages et annonça
que le roi ordonnait la reprise des négociations. Le
commandant Huder, qui avait été attaché à l'ambassade du
général Guilleminot à Constantinople, fut chargé de les
renouer ; il partit pour Tunis en passant par Alger, muni
d'instructions détaillées du ministre des Affaires
étrangères.
Il devait éviter la forme d'un traité qui transformerait
un gouverneur en vassal; les beys seraient nommés par simple
arrêté du général en chef pour trois ou cinq ans, le
chiffre du tribut ne serait pas fixé, l'article qui nous
refusait le droit de tenir garnison dans les provinces serait
supprimé. Huder devait s'efforcer de persuader au bey
Hosseïn que ces modifications, qui faisaient des beys de
simples fonctionnaires, étaient " de pure forme ". |