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  LES DÉBUTS ET LES HÉSITATIONS (1830-1834).  
     
  
Cependant les négociations avec le bey de Tunis pour placer des princes de la famille beylicale à la tête des provinces de Constantine et d'Oran n'avaient pas été complètement interrompues par le départ de Clauzel.
Dans les instructions données à Berthezène, les négociations avec Tunis et le Maroc étaient blâmées et Clauzel censuré pour avoir outrepassé ses pouvoirs en entreprenant sans autorisation suffisante des négociations diplomatiques qui dépendaient exclusivement du ministère des Affaires étrangères.

Mais bientôt les idées de Sébastiani se modifièrent; il reconnut que les traités de Clauzel, déclarés inacceptables dans la forme, présentaient de réels avantages et annonça que le roi ordonnait la reprise des négociations. Le commandant Huder, qui avait été attaché à l'ambassade du général Guilleminot à Constantinople, fut chargé de les renouer ; il partit pour Tunis en passant par Alger, muni d'instructions détaillées du ministre des Affaires étrangères.

Il devait éviter la forme d'un traité qui transformerait un gouverneur en vassal; les beys seraient nommés par simple arrêté du général en chef pour trois ou cinq ans, le chiffre du tribut ne serait pas fixé, l'article qui nous refusait le droit de tenir garnison dans les provinces serait supprimé. Huder devait s'efforcer de persuader au bey Hosseïn que ces modifications, qui faisaient des beys de simples fonctionnaires, étaient " de pure forme ".

OFFICIER DE CHASSEURS D'AFRIQUE COIFFE DE LA SCHAPSKA (d'après un dessin de Detaille).
Sur ces entrefaites, l'avènement du ministère Casimir-Périer (13 mars 1831) modifia une fois encore les dispositions du gouvernement. Une dépêche de Soult à Berthezène avisa ce dernier que l'occupation définitive de la Régence était décidée et que les traités avec le bey de Tunis devaient être considérés comme non avenus. Si la France ne voulait plus des traités, les Tunisiens n'en voulaient pas davantage. La publicité donnée aux conventions avait rendu difficile la situation du Saheb-Taba et du bey lui-même.
 
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