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  LES DÉBUTS ET LES HÉSITATIONS (1830-1834).  
     
  
Quelques jours après, des renforts arrivèrent d'Alger, puis de Toulon, et le général Monck d'Uzer, nommé au commandement de la place, s'entendit fort bien avec les indigènes des environs et trouva parmi eux d'utiles auxiliaires.
 
Dans le reste de la province, Rovigo essaya de traiter avec le bey Ahmed et de lui faire jouer le rôle de vassal que le maréchal Clauzel avait réservé aux princes tunisiens. Husseïn avait dit au maréchal de Bourmont : " Si Ahmed se soumet, il vous sera fidèle ". Mais il ne se soumit pas et nous opposa au contraire une très vive résistance. Ahmed, qui appartenait par sa mère à la famille des Ben-Gara, très influente dans le Sahara constantinois, avait été nommé bey par le dey Husseïn. Extrêmement cruel, il fit un jour clouer contre un arbre la main d'une de ses femmes qui avait cueilli une orange sans sa permission ; il en tua une autre d'un coup de pied au ventre et fit précipiter plus d'une victime du haut du rocher de Constantine.

Il fit peser sur la province un joug de fer, confisquant selon son bon plaisir les biens et les femmes de ses sujets. En 1830, il avait amené ses contingents à Alger; après la capitulation, il avait repris le chemin de sa capitale; il triompha des indigènes qui voulaient lui barrer la route, puis se débarrassa par un guet-apens des janissaires révoltés.

Il choisit pour khalifa un forgeron kabyle, Ben-Aïssa, énergique et guerrier, qui lui organisa une infanterie composée de montagnards ses compatriotes. Ahmed s'était proclamé pacha et avait obtenu confirmation de ce titre par le sultan.

YUSUF (d'après un dessin de Leblanc).
 
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