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  LES DÉBUTS ET LES HÉSITATIONS (1830-1834).  
     
  
La politique de Rovigo consista à négocier tantôt avec Ahmed, tantôt avec ses adversaires. Les grands chefs de la province de Constantine se groupaient en deux partis : le sof Bouokkaz, avec Farhat-ben-Saïd et le sof Bouaziz avec Ben-Gara. Farhat-ben-Saïd, destitué par Ahmed des fonctions de cheikh-el-Arab, nous avait fait, dès février 1831, des offres de service qu'à cette époque nous n'étions en état ni d'apprécier, ni d'accepter; il les renouvela à diverses reprises.
PRISE DE L KASBA DE BÔNE (d'après le tableau d'Horace Vernet). D'autre part, d'après certains de nos informateurs, le bey n'aurait pas été éloigné de reconnaître la suzeraineté de la France et de consentir à lui payer tribut.

Un personnage assez louche, Hamdan-ben-Othman-Khodja, fut chargé de la négociation; neveu de l'ancien directeur de la monnaie ou amin-sekka, c'était un des hommes les plus riches d'Alger et le banquier du bey de Constantine; il avait d'ailleurs voyagé en France et en Angleterre et parlait la langue de ces deux pays. Ahmed refusa de traiter; il répondit qu'il voulait bien la paix, mais non la soumission, car il était sujet de la Porte ; qu'il refusait de payer tribut aux chrétiens et de leur laisser occuper Bône.

L'échec de la négociation était peut-être dû en partie au mauvais choix du négociateur. Hamdan, s'étant brouillé avec Rovigo, fut expulsé et alla intriguer à Paris; il écrivit ou fit écrire un livre qui fit beaucoup de bruit à l'époque, intitulé le Miroir, tissu d'accusations infamantes contre les Français en général et contre Clauzel en particulier.

Les cruautés du bey augmentaient de jour en jour le nombre de ses adversaires. Toute une coalition, comprenant les principaux chefs de la province de Constantine, se formait autour de Farhat-ben-Saïd et nous offrait son concours dans le cas où nous voudrions entreprendre une expédition contre Constantine.
 
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