D'autre part, d'après certains de
nos informateurs, le bey n'aurait pas été éloigné de
reconnaître la suzeraineté de la France et de consentir à
lui payer tribut.
Un personnage assez louche, Hamdan-ben-Othman-Khodja, fut
chargé de la négociation; neveu de l'ancien directeur de la
monnaie ou amin-sekka, c'était un des hommes les plus
riches d'Alger et le banquier du bey de Constantine; il avait
d'ailleurs voyagé en France et en Angleterre et parlait la
langue de ces deux pays. Ahmed refusa de traiter; il répondit
qu'il voulait bien la paix, mais non la soumission, car il
était sujet de la Porte ; qu'il refusait de payer tribut aux
chrétiens et de leur laisser occuper Bône.
L'échec de la négociation était peut-être dû en partie
au mauvais choix du négociateur. Hamdan, s'étant brouillé
avec Rovigo, fut expulsé et alla intriguer à Paris; il
écrivit ou fit écrire un livre qui fit beaucoup de bruit à
l'époque, intitulé le Miroir, tissu d'accusations infamantes
contre les Français en général et contre Clauzel en
particulier. |