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  LES DÉBUTS ET LES HÉSITATIONS (1830-1834).  
     
  
LA MORICIERE (d'après Roubaud). Sans reculer devant le danger d'une trahison possible, il se rendit seul également au milieu des Hadjoutes et des Beni-Khelil et eut avec eux des entrevues. Le premier, il prouva qu'on pouvait traiter avec les indigènes autrement qu'avec la baïonnette au bout du fusil. Les résultats ne se firent pas attendre; le commandant de Tinan, envoyé en mission en Algérie par le ministre, constatait que la tranquillité était complète jusqu'aux avant-postes et ajoutait que ce changement était dû à La Moricière. Mais celui-ci fut bientôt appelé à servir ailleurs. Son successeur, M. Delaporte, ancien chancelier du consulat de France à Tanger, était un très honnête homme et un orientaliste distingué, mais il était âgé, ne montait plus à cheval, ne voyait plus directement les hommes et les choses. Les bureaux arabes, qui furent définitivement organisés par Bugeaud, ont été un merveilleux instrument de conquête et de pacification; ils ont fait redouter nos armes, aimer notre justice, notre désintéressement et notre loyauté. Seuls, ils nous ont permis d'établir notre domination dans l'Afrique du Nord.

VI

LES DÉBUTS D'ABD-EL-KADER

 

Tout l'intérêt de l'histoire de l'Algérie se concentre à cette époque sur la province d'Oran, où apparaît celui qui sera notre grand adversaire, Abd-el-Kader.
Le Maroc avait recommencé ses intrigues du côté de l'Algérie. Il avait même envoyé des représentants à Médéa et à Miliana. Une intervention de notre ministre à Tanger, M. de Mornay, obligea le sultan à mettre une sourdine à ses tentatives, qui se continuèrent néanmoins dans la province d'Oran d'une manière occulte et indirecte. L'Algérie occidentale était d'ailleurs en proie à une anarchie complète. Seuls, les Douairs et les Smélas, anciennes tribus makhzen des environs d'Oran, après quelques hésitations, se rallièrent franchement à la France. Les autres indigènes cherchèrent un chef et, puisque le sultan du Maroc ne pouvait pas ou ne voulait pas l'être, ils le trouvèrent dans la personne du jeune Abd-el-Kader.

 
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