Une troisième lettre du général
français renfermait des offres plus directes encore en vue de
l'établissement de relations cordiales entre les Français et
les Arabes. Abd-el-Kader répondit cette fois qu'il acceptait
l'ouverture de conférences; il refusa d'avoir lui-même une
entrevue avec Desmichels, mais envoya son lieutenant
Miloud-ben-Arach pour négocier hors d'Oran avec Mardochée et
faire connaître ses propositions. A la suite de cette
conférence, Miloud porta à Abd-el-Kader le texte de la
convention, puis revint à Oran et la signa au nom de son
maître.
Des instructions du ministre de la Guerre avaient précisé
les clauses qui devaient figurer dans le traité.
Abd-el-Kader pourrait être investi du titre et de l'autorité
de bey sur un certain nombre de tribus, à condition de
reconnaître la souveraineté de la France, de renoncer à
toute liaison contraire à nos intérêts, de prêter hommage
au Roi et de payer un tribut annuel, de n'acheter qu'en France
des armes et des munitions, enfin d'envoyer à Oran des
otages. Mais, lorsque la dépêche ministérielle arriva, le
traité du 26 février 1834 était déjà signé. De la
reconnaissance de la souveraineté de la France il n'était
pas question dans cet acte, pas plus que des limites dans
lesquelles devait se renfermer Abd-el-Kader, ni d'otages, ni
de tribut.
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