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  LES DÉBUTS ET LES HÉSITATIONS (1830-1834).  
     
  
Le général songea à faire la paix avec Abd-el-Kader et ce projet devint bientôt chez lui une idée fixe.
La négociation s'engagea par l'intermédiaire de deux Juifs, Busnach et Mardochée, au sujet d'une remise de prisonniers français; la réponse de l'émir fut assez insolente et il ne répondit même pas à une seconde lettre de Desmichels, qui contenait, avec une nouvelle tentative en faveur des prisonniers, des propositions de paix.
Général DESMICHELS Une troisième lettre du général français renfermait des offres plus directes encore en vue de l'établissement de relations cordiales entre les Français et les Arabes. Abd-el-Kader répondit cette fois qu'il acceptait l'ouverture de conférences; il refusa d'avoir lui-même une entrevue avec Desmichels, mais envoya son lieutenant Miloud-ben-Arach pour négocier hors d'Oran avec Mardochée et faire connaître ses propositions. A la suite de cette conférence, Miloud porta à Abd-el-Kader le texte de la convention, puis revint à Oran et la signa au nom de son maître.

Des instructions du ministre de la Guerre avaient précisé les clauses qui devaient figurer dans le traité.
Abd-el-Kader pourrait être investi du titre et de l'autorité de bey sur un certain nombre de tribus, à condition de reconnaître la souveraineté de la France, de renoncer à toute liaison contraire à nos intérêts, de prêter hommage au Roi et de payer un tribut annuel, de n'acheter qu'en France des armes et des munitions, enfin d'envoyer à Oran des otages. Mais, lorsque la dépêche ministérielle arriva, le traité du 26 février 1834 était déjà signé. De la reconnaissance de la souveraineté de la France il n'était pas question dans cet acte, pas plus que des limites dans lesquelles devait se renfermer Abd-el-Kader, ni d'otages, ni de tribut.
 

 La convention consacrait la puissance de l'émir, qui traitait d'égal à égal avec le général Desmichels, c'est-à-dire avec le Roi, puisque le traité devait être soumis à sa ratification. Rien ne manquait pour rehausser son autorité, car les deux parties convenaient de s'envoyer réciproquement des consuls et de s'accorder l'extradition des malfaiteurs.
 
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