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  LES DÉBUTS ET LES HÉSITATIONS (1830-1834).  
     
  
Avant que le gouvernement se fût demandé s'il coloniserait l'Algérie, l'initiative privée avait déjà engagé la question. Les services de l'armée et l'attrait de la nouveauté avaient, dès 1830, entraîné quelques milliers d'Européens. Aussitôt la nouvelle de la prise d'Alger connue, des civils s'embarquèrent pour l'Afrique soit sur les bâtiments de l'Etat, soit sur ceux du commerce. Le général Clauzel réclamait des communications plus régulières, un départ pour Marseille tous les huit jours;
LA FERME-MODELE (d'après un dessin de Parod).
il demandait des bateaux à vapeur comme le Sphinx, qui mettait cinquante-quatre heures seulement, tandis que les voiliers mettaient dix, douze ou quinze jours ; mais le préfet maritime de Toulon lui répondait que les bateaux à vapeur étaient délicats et dispendieux et qu'il fallait leur éviter les longs trajets. D'Espagne, d'Italie, de Malte venaient sur des balancelles nombre de pauvres gens qui mouraient de faim dans leur pays. Quelques jours après la prise d'Alger, il y avait déjà dans la rue Bab-el-Oued un restaurateur; dans la rue de la Marine, un hôtel de Malte; dans la rue des Consuls, un hôtel des Ambassadeurs. Sur des toiles flottantes s'étalaient des enseignes de débits de vins, de charcuterie, de conserves. En janvier 1831, on trouvait à peu près tout ce qui est nécessaire aux besoins de la vie européenne; la population civile s'élevait à 3 000 personnes des deux sexes et de toutes nationalités. Ce contingent fut bientôt renforcé par 4 500 ouvriers parisiens, dont l'envoi en Algérie permit de fermer les chantiers de charité.
On a dit beaucoup de mal de ces premiers Européens, de ces " marchands de goutte ".
 
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