Les successeurs de Clauzel ne
s'intéressèrent guère à la colonisation et parfois même
lui furent nettement hostiles. Aussi le courant d'émigration
amorcé s'arrêta sous Berthezène ; le gouvernement
s'efforçait de décourager les émigrants; la concurrence des
Maltais, des Espagnols et des Italiens, les faibles salaires,
le manque de travail, l'incertitude du lendemain firent le
reste. A Alger, les étrangers ne tardèrent pas à
l'emporter; les Maltais détenaient le commerce des légumes,
l'épicerie, fournissaient le lait; les Espagnols faisaient du
jardinage ou se plaçaient comme domestiques; les Italiens
s'employaient aux travaux du bâtiment. Néanmoins, les
premiers colons de la Mitidja furent tous des Français.
Quelques mesures furent prises pour approprier la ville
d'Alger à sa destination nouvelle. On s'efforça de la
nettoyer, car elle était fort sale. |