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  LES DÉBUTS ET LES HÉSITATIONS (1830-1834).  
     
  
Les colons furent divisés en trois classes : ceux qui avaient assez de ressources pour construire leurs maisons, à qui on donna 10 hectares; les anciens militaires, qui reçurent 6 hectares et enfin les colons sans ressources à qui on attribua 4 hectares. On allait ainsi 93 hectares à Kouba et 227 à Dely-Ibrahim. Une faible partie seulement fut mise en culture et les villages vécurent surtout du commerce avec la troupe. A Kouba, des colons libres s'établirent et prospérèrent. A Dely-Ibrahim, la population profita du roulage que nécessita la construction de la route d'Alger à Douéra. Lorsque Rovigo vit quelle peine il avait eue à caser 4 ou 500 colons, ses idées se modifièrent et un avis informa le public que désormais nul ne serait reçu à Alger comme colon s'il n'avait des moyens d'existence pour un an.

LA COLONISATION LIBRE

Tel fut le premier essai de colonisation officielle. Quant à la colonisation libre, elle se développait lentement sans doute, mais elle progressait néanmoins. Quand on réfléchit aux conditions dans lesquelles se trouvait alors l'Algérie, il n'y a pas lieu de s'étonner que le peuplement européen n'ait pas été plus rapide; on a au contraire lieu d'être surpris qu'il se soit trouvé en France des gens riches assez audacieux pour venir aventurer en Afrique leur fortune et même leur vie.
Parmi les colons qui avaient mis des terres en culture dès le printemps de 1832, il convient de citer Ventre, agriculteur avisé, intelligent et actif, qui avait 200 hectares à Hussein-Dey ; Duchassaing, avocat au barreau de Paris, qui était venu s'installer sur un domaine d'une centaine d'hectares à Kouba ; Bonnevialle, dans la même localité; Boutin, gérant de la Ferme-Modèle appartenant à Clauzel et à ses associés; Martin, Mazères, Coupel du Lude, Fruitié, Villaret, Pélissier, Rozey et bon nombre d'autres, actifs, entreprenants, pourvus de capitaux. En 1832 arrivèrent aussi en Algérie de Vialar, de Tonnac, de Franclieu, de Saint-Guilhem, qui devaient être par la suite les pionniers de la grande colonisation.

L'ALGÉRIE EN 1834

Malgré tout, les résultats obtenus étaient médiocres. Nous n'avions ni programme colonial, ni politique indigène, ni système de colonisation. Les chefs locaux étaient éphémères et trop souvent médiocres, le pouvoir central indécis et hésitant, le Parlement encore plus timoré que le ministère. Sauf autour d'Alger, dans le Sahel et la Mitidja, où s'amorçait un intéressant mouvement de colonisation libre, nous étions enfermés dans l'enceinte de quelques villes, Oran, Bône, Bougie et Mostagnem.
 
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