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" Les colons vraiment utiles
à la colonie, disait le rapporteur, ceux qui assureraient son
avenir, seraient les simples cultivateurs, actifs,
intelligents, et possédant en entrant dans une ferme ou en
recevant une concession 1 500 à 2 000 francs en argent".
Mais la Commission reconnaissait elle-même la difficulté
d'introduire de tels colons en Algérie : " Quelles que
soient les mesures du gouvernement pour manifester
authentiquement son intention de conserver et de coloniser
Alger, ses dispositions, après l'incertitude qui a régné
depuis trois ans sur la colonie, rencontreront peut-être une
grande incrédulité chez les populations agricoles de
l'Europe, et sans une espèce d'entraînement exercé
directement sur les esprits de nos paysans, la colonie sera
longtemps encore sans cultivateurs. "
De nouvelles discussions sur l'Algérie eurent lieu à la
Chambre des députés à l'occasion du budget et des crédits
supplémentaires en avril 1834. Les économistes, adversaires
systématiques de la colonisation, Hippolyte Passy, de Sade,
Dupin, attaquèrent violemment l'entreprise algérienne.
"Il faut, dit Dupin, hâter le moment de libérer la
France d'un fardeau qu'elle ne pourra ni ne voudra porter
longtemps. " La réponse du maréchal Soult fut assez
terne. Lamartine s'écria : "Si l'or a son poids, la
politique, l'honneur national, la protection désintéressée
du faible, l'humanité n'ont-ils pas le leur? La pensée de
l'abandon d'Alger resterait éternellement comme un remords
sur la date de cette année, sur la Chambre et le gouvernement
qui l'auraient consentie. " Le poète se montrait plus
clairvoyant que les économistes. L'Algérie fut défendue
aussi par Viennet, Laurence, Mauguin, le comte de Laborde. |
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LES ORDONNANCES DE
1834 |
Si, pour des raisons de politique
intérieure et extérieure, le gouvernement avait évité
jusque-là de se prononcer trop catégoriquement, il était
bien décidé au fond à garder Alger. Il adopta les
conclusions de la Commission d'Afrique.
L'ordonnance du 22 juillet 1834 est un des actes les plus
importants de l'histoire de l'Algérie et un des textes
fondamentaux de sa législation. Désormais, l'ancienne
Régence d'Alger, jusque-là simplement soumise à
l'occupation de nos troupes, devient une possession
française. La même ordonnance met à la tête de ce nouveau
territoire un gouverneur qui prend le titre de gouverneur
général des possessions françaises dans le Nord de
l'Afrique; il est le délégué de l'autorité royale; en lui
se concentrent, sous les ordres et la direction du ministre de
la Guerre, tous les pouvoirs politiques, civils et militaires
sur toute l'étendue du territoire que nous occupons. |
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