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  L' OCCUPATION RESTREINTE (1834-1840).  
     
  
Drouet d'Erlon était bridé par le ministre de la Guerre, qui l'était lui-même par la Chambre. Il partageait par ailleurs l'opinion des partisans de l'occupation restreinte aux seules villes d'Alger, de Bône et d'Oran. En matière de politique indigène, il se laissa, comme plusieurs de ses prédécesseurs, circonvenir par les Maures. Il supprima le bureau arabe et rétablit la charge d'agha des Arabes, qu'il confia au colonel Marey : système qui donna d'assez mauvais résultats.
Nous étions partout sur la défensive. La division d'Oran était bloquée dans les places de la côte, celle d'Alger inquiétée par les Hadjoutes, Bougie assiégée par les Kabyles, la division de Bône observée par le bey de Constantine.
 
Le général Trézel

ABD-EL-KADER : LA CONVENTION DU FIGUIER ET LA DÉFAITE DE LA MACTA

 
Abd-el-Kader, maître de tout l'ancien beylik d'Oran, voulut profiter des ambiguïtés du traité Desmichels pour s'emparer également du Titteri, où l'énergie de Voirol l'avait arrêté. Il écrivit aux tribus pour leur annoncer sa venue et fit demander à Drouet d'Erlon les coins de l'ancienne Régence, afin de battre monnaie et par conséquent de faire acte de souverain indépendant.

Cette demande indisposa fort le gouverneur, qui répondit en lui interdisant le Titteri comme l'avait fait Voirol. Mais l'émir avait à Alger comme oukil ou chargé d'affaires l'Israélite Juda-ben-Dran ou Ben-Durand, homme fort habile, parlant très bien le français, qui parvint à prendre une certaine influence sur l'esprit du gouverneur et à modifier ses idées. Une révolte des Derkaoua, confrérie religieuse très xénophobe, ennemie de tout pouvoir temporel, hostile à Abdel-Kader autant qu'aux chrétiens eux-mêmes, fournit à l'émir le prétexte qu'il cherchait.

 
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