La défaite de la Macta fit plus
qu'une victoire pour l'avenir de l'Afrique. Elle secoua
l'apathie générale. L'administration de Clauzel en 1830
avait laissé de bons souvenirs; on le vit revenir avec
enthousiasme; sa nomination était une satisfaction donnée à
l'opinion publique. Le duc d'Orléans l'accompagnait; il avait
obtenu la permission d'aller, sous les ordres du maréchal,
gagner ses éperons sur la terre d'Afrique; l'Algérie allait
désormais trouver en lui un défenseur.
" Avec l'ardeur d'un sous-lieutenant, écrivait plus
tard Changarnier, le maréchal Clauzel en avait, à
soixante-trois ans, l'imprévoyance. Habile dans le maniement
des troupes, ferme en face des difficultés, parfois
imprudemment provoquées, équitable et bienveillant dans
l'exercice du commandement, même à l'égard des hommes qui
dans la vie politique avaient été ses adversaires, il était
aimé des officiers, même des soldats, quoique, négligent,
non indifférent, il ne donnât pas assez de soin au
bien-être de ces généreux instruments de sa gloire.
Incomplet, inégal, mais doué de rares facultés, il est, de
tous les hommes de guerre que j'ai vus de près, celui qui m'a
le plus instruit par ses défauts comme par ses grandes
qualités. " |