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  L' OCCUPATION RESTREINTE (1834-1840).  
     
  
L'instruction et l'éducation de Bugeaud furent des plus négligées; il vagabondait en sabots avec les petits paysans de son âge, se nourrissant de pommes de terre et de châtaignes. En 1804, il s'engagea dans la garde impériale; fait caporal à Austerlitz, il fit la guerre d'Espagne de 1808 à 1813 et avait atteint le grade de colonel en 1814. Il se retira dans ses propriétés en 1815 et y fit de l'agriculture, maniant lui-même la charrue et la faux, substituant l'assolement à la jachère, défrichant et colonisant, adressant aux paysans des allocutions en patois pleines de saveur.
BATAILLE DE LA SIKKAK (d'après le tableau d'Horace Vernet, musée de Versailles).  
Il avait repris du service après 1830, était devenu général et député en 1831. Il jouissait de la confiance personnelle du roi Louis-Philippe, qui lui avait attribué les fonctions peu agréables de geôlier de la duchesse de Berry à Blaye.

La carrière africaine de Bugeaud commence en 1836. Chargé de débloquer le camp de la Tafna et d'établir des communications entre ce camp et Tlemcen, Bugeaud livra à Abd-el-Kader une bataille au confluent de l'Isser et de la Sikkak (6 juillet 1836).

L'infanterie de l'émir fut anéantie; il eut un cheval tué sous lui, perdit 700 fusils et 6 drapeaux; l'affaire, bien conduite, ne nous avait coûté presque aucun sacrifice. C'était le coup le plus sensible qui eût été porté à notre adversaire, la première victoire remportée par l'armée d'Afrique en rase campagne. Le lendemain, les troupes entrèrent à Tlemcen.

Il aurait fallu y rester quelque temps pour rallier autour de nous les tribus, mais Bugeaud se borna à sa mission toute militaire qui consistait à s'ouvrir la route de Tlemcen et rentra en France. Malgré nos succès de Mascara, de Tlemcen, de la Sikkak, la situation générale ne se trouvait pas sensiblement modifiée; nous étions toujours bloqués dans les villes et Abd-el-Kader toujours maître du pays en dehors de la portée de nos canons.
 
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