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  L' OCCUPATION RESTREINTE (1834-1840).  
     
  
Yusuf s'efforça de se constituer un parti et lutta d'intrigues avec le bey Ahmed. Il prescrivit aux chefs des tribus de venir lui rendre hommage et razzia ceux qui s'y refusaient. Ses procédés étaient ceux d'un pacha turc.
" A nous, 2ème léger ! " (Interprétation à la plume, d'après la lithographie de Raffet). Un soir, faisant une partie d'échecs avec son secrétaire Khelil, ancien cadi de Bône, il lui montra une lettre qu'il avait saisie et d'où il ressortait clairement que Khelil le trahissait au profit d'Ahmed.

Le secrétaire se leva sans mot dire, salua, sortit de la tente, s'agenouilla devant le chaouch qui, moins d'une minute après cette petite scène muette, lui faisait tomber la tête entre les genoux sur le sol, tout cela avec une tranquillité, une correction parfaites :

" On dit, écrivait Duvivier, que Yusuf fait le bey aussi bien qu'Ahmed. Il porte comme lui un chapelet à la main, il a de plus beaux habits que lui, il lève des contributions comme lui, fait comme lui distribuer des coups de bâton et comme lui couper des têtes sans en demander la permission à personne ". 

 
Yusuf réussit à gagner à sa cause un des sofs de la grande confédération des Hanencha, mais dans l'ensemble les sentiments des indigènes ne lui étaient pas très favorables : " Turc pour Turc, disait l'un d'eux, mieux vaut Ahmed que Yusuf, car le premier est gras, le second est maigre et il nous faudra l'engraisser.

" Les retards apportés à l'expédition de Constantine et les hésitations à l'entreprendre achevèrent de faire perdre à Yusuf son influence.

 
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