Il faut mentionner encore
Pélissier, chef d'état-major incomparable, caractère de
fer, dont la brusquerie est restée légendaire; nommé chef
d'escadron après la campagne de 1830 à laquelle il avait
participé, il revint en Algérie en 1839 et fut nommé
général en 1846.
Leroy de Saint-Arnaud, soldat ardent et intrépide, dont on
ne peut, malgré son rôle dans le coup d'État du 2
décembre, méconnaître les grands talents militaires,
n'était encore que lieutenant à trente-cinq ans; Bugeaud,
qui l'avait eu comme officier d'ordonnance à Blaye, tout en
reconnaissant ses imperfections, l'aimait comme un fils et lui
donna si bien le moyen de rattraper le temps perdu qu'il
devint maréchal de camp en 1847; Saint-Arnaud possédait au
plus haut point le don de séduire; sa correspondance, où se
montre à chaque ligne son admiration pour Bugeaud, est, en
même temps qu'un chef d'œuvre littéraire, un document des
plus précieux pour l'histoire de l'Algérie. Yusuf, soldat
magnifique auquel son caractère et son origine assignent une
place à part, très diversement jugé et pour lequel
l'historien Pellissier de Reynaud en particulier se montre
extrêmement sévère, était fort apprécié par Clauzel et
par Bugeaud, qui l'appelait le Murat de l'armée d'Afrique. |