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  LA CONQUÊTE INTÉGRALE - BUGEAUD ET ABD-EL-KADER (1840-1848)  
     
  
Souvent, il plaçait lui-même les sentinelles, pour montrer combien il était important de se bien garder; parfois, il faisait déshabiller les hommes pour s'assurer qu'ils avaient bien leur ceinture de flanelle, si utile pour les préserver de la dysenterie. Ses circulaires sur les soins à donner aux soldats, en particulier aux recrues, sont d'une touchante minutie. Les officiers supérieurs trouvaient qu'il manquait de tenue et de dignité; mais les soldats lui savaient gré de s'occuper de ces détails.

Bien qu'il fût de nature peu tendre, il veillait avec le plus grand soin au bien-être des troupiers ; il y voyait avec raison un élément essentiel de succès; il leur choisissait de bons bivouacs à l'ombre, avec une eau abondante si possible ; il leur évitait les tracasseries inutiles, en homme qui avait lui-même mangé la gamelle et porté le sac. Malgré son âpreté d'humeur, dont ses lieutenants eurent souvent à souffrir, il se fit une réelle popularité militaire. Le " père Bugeaud " et sa casquette fut pour l'armée d'Afrique ce qu'avait été pour la grande Armée le " petit caporal ".

Les colonnes mobiles telles que les organisa Bugeaud n'eurent plus de canons ni de prolonges; elles comprirent ordinairement 3 ou 4 bataillons d'infanterie, 2 escadrons de cavalerie, 2 obusiers de montagne, un convoi de bêtes de somme, au total environ 6 000 hommes et 1200 chevaux. L'ordre de marche était le suivant : la cavalerie, l'infanterie, l'artillerie, le convoi, le troupeau et une solide arrière-garde. Le campement formait un carré, l'infanterie sur les quatre faces, le reste au centre.

Le 17ème Léger (d'après une lithographie de Raffet).
 
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