On partait entre trois heures et
six heures du matin, avec une halte d'une heure pour faire le
café au milieu de l'étape et on arrivait au bivouac vers
trois heures du soir. Souvent, on lançait une pointe rapide,
avec les fusils seulement, en laissant les bagages et le
convoi sous bonne garde. La formation de combat consistait en
un grand losange formé d'autant de carrés qu'il y avait de
bataillons d'infanterie, la cavalerie et les bagages se
trouvant au centre, avec un espace suffisant pour se mouvoir.
Lorsqu'on disposait de 10 bataillons, ils formaient trois
colonnes 3 bataillons aux colonnes de droite et de gauche, 4
à la colonne du centre, 1 en avant des bagages, 3 en
arrière. A un signal donné, les bataillons des deux ailes
s'échelonnaient à 120 pas sur le bataillon de tête de la
colonne du centre, les 3 autres bataillons de cette colonne
formant la même figure en arrière. Par cette disposition,
les bagages et la cavalerie étaient parfaitement couverts
partout, les bataillons sur les quatre faces se protégeaient
mutuellement en croisant leurs feux et les intervalles qui les
séparaient permettaient à la cavalerie de sortir brusquement
et de rentrer de même sans déranger l'ordre de l'infanterie.
On avait ainsi un grand carré de carrés, offrant l'avantage
de pouvoir se mouvoir dans toutes les directions, quelle que
fût la nature du terrain.
On s'efforça d'atteindre les indigènes dans leurs
intérêts matériels et saisissables : récoltes sur pied,
plantations, douars, bestiaux, silos. Pour habituer les
soldats à vivre des ressources du pays, on les exerça à
rechercher les silos et on leur donna des moulins à bras pour
réduire en farine le blé qu'ils y trouvaient. |