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  LA CONQUÊTE INTÉGRALE - BUGEAUD ET ABD-EL-KADER (1840-1848)  
     
  
" J'étais un peu effrayé, avouait-il, de la bienveillance qu'on m'accordait et des espérances qu'on voulait bien faire reposer sur moi; j'étais bien certain de ne pouvoir obtenir des résultats aussi complets ni surtout aussi prompts que ceux qu'on voulait bien attendre alors. Le temps est un élément dont on ne tenait pas assez compte. Mais nous aurions cherché à le mettre à profit mieux qu'on ne l'a fait de 1848 à 1858. A part les opérations militaires et malgré le mérite, l'aptitude de la plupart des gouverneurs généraux, du maréchal Randon en particulier, il est incontestable que les secousses révolutionnaires d'abord et ensuite l'apathie administrative ont maintenu l'Algérie dans un état de stagnation à peu près complète. " Et la lettre passait en revue les questions qu'il y avait lieu de résoudre pour assurer l'avenir de la colonie : l'aliénation des terres, l'émancipation des indigènes, les bureaux arabes. La question algérienne était celle qui passionnait le plus le duc d'Aumale. On ne pouvait associer son nom à celui de l'Algérie, rappeler le rôle qu'il y avait joué, sans le faire tressaillir. Un discours de Jules Favre où se trouvait une allusion à ce passé que le prince regrettait toujours, à ses intentions, à ses efforts quand il gouvernait la colonie, aux souvenirs qu'il y avait laissés, lui arrachait un cri de gratitude. Plus tard encore, à la fin de sa vie, il aimait, sous les beaux ombrages de Chantilly, à évoquer les souvenirs de sa carrière africaine. Cavaliers réguliers d'ABD-EL-KADER (d'après un dessin de Raffet).
 

III

L'ADMINISTRATION GÉNÉRALE

 
Bugeaud n'a pas seulement conquis l'Algérie : il a aussi marqué sa forte empreinte sur l'administration et sur la colonisation. Il était très convaincu de la supériorité de l'administration militaire; l'idée d'un gouvernement civil de l'Algérie, qui avait été émise dans divers milieux et dont La Moricière s'était déclaré partisan, lui paraissait une coupable folie tant que la domination française ne serait pas mieux établie.
 
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