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  L'ALGÉRIE SOUS LA SECONDE RÉPUBLIQUE (1848-1851)  
     
  
Des bruits extraordinaires commençaient à se répandre dans le monde indigène; on parlait d'une invasion marocaine, d'une rentrée d'Abd-el-Kader, de la prise d'Alger par les Anglais; les Kabyles descendaient de leurs montagnes pour s'assurer du fait et se livrer au pillage, si l'occasion s'en présentait. Une vive agitation se manifestait chez certaines confréries religieuses musulmanes. Les Derkaoua et les Senoussiya, en particulier, annonçaient que Dieu avait égaré l'esprit des Français et que l'heure des musulmans était venue.
Cette agitation était, à ce qu'il semble, encouragée et entretenue par des agents secrets de la Turquie et de l'Angleterre; le gouverneur de la Tripolitaine, Izzet-Pacha, n'y demeurait pas étranger. Heureusement, l'armée comptait encore 70 000 hommes et Abd-el-Kader n'était plus là pour profiter des circonstances. Les instructions de Charon prescrivaient par ailleurs de s'abstenir d'opérations trop étendues et de se borner à des tournées de police.
 

LE SUD : ZAATCHA

CANROBERT (d'après  Horace Vernet).
 
Dans le Sud-Oranais, la grande famille féodale et maraboutique des Ouled-Sidi-Cheikh avait été partagée en deux par le traité de Lalla-Marnia, qui attribuait le groupe oriental à la France et le groupe occidental au Maroc. Le chef du groupe occidental, celui des Ouled-Sidi-Cheikh Gharaba, prétendait que le sultan du Maroc l'avait nommé au commandement de tout le Sud; il entraîna les Hamyan, assassina un caïd et fit régner l'inquiétude jusqu'aux portes de Tlemcen. Deux colonnes, l'une partie de Saïda avec Pélissier, l'autre de Sebdou avec Mac-Mahon, arrêtèrent la défection des tribus et rétablirent le calme.
Le Sud-Constantinois était incomplètement pacifié. La situation était restée telle que la décrivait le duc d'Aumale en 1844 Les Aurès, disait-il, ne sauraient être considérés comme soumis, la résistance y est seulement décomposée et non détruite. " L'ancien bey de Constantine, Ahmed, était réfugié dans cette région et ses intrigues étaient une des principales causes de l'agitation. En 1848, le colonel Canrobert conduisit une colonne dans l'Aurès et contraignit Ahmed à se rendre au commandant du cercle de Biskra. Notre vieil adversaire fut interné à Alger, où il mourut en 1850.
 
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