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  L'ALGÉRIE SOUS LA SECONDE RÉPUBLIQUE (1848-1851)  
     
  
Les Kabyles envoyèrent des délégués à Alger et promirent de ne plus assister Bou-Baghla. Mais la soumission de la Kabylie, amorcée par Bugeaud, ne devait être achevée que par Randon en 1857.
 
SAINT-ARNAUD (d'après une aquarelle de Raffet). Les Kabyles envoyèrent des délégués à Alger et promirent de ne plus assister Bou-Baghla. Mais la soumission de la Kabylie, amorcée par Bugeaud, ne devait être achevée que par Randon en 1857.

L'expédition de Kabylie valut à Saint-Arnaud le grade de général de division, puis le commandement d'une division de l'armée de Paris, enfin le ministère de la Guerre au 2 Décembre. Aussi a-t-on voulu voir dans cette campagne une préparation au coup d'État. Au fond, l'expédition et le choix de son chef étaient tout naturels et la politique intérieure ne paraît y avoir eu qu'une part minime, si elle l'eut réellement; c'est ce qu'explique Randon dans ses Mémoires.

Mais on donna aux opérations un éclat inusité en les faisant suivre par le commandant Fleury, aide de camp du prince Louis-Napoléon et par des officiers étrangers. Fleury, qui avait été présenté au prince par l'ancien maréchal des logis Fialin de Persigny, était un brillant officier de spahis, mais criblé de dettes qu'on lui paya; il fut chargé de pressentir d'abord Pélissier en vue d'un coup d'État et échoua; il s'adressa alors à Saint-Arnaud. On note dans la correspondance de ce dernier les progrès que l'idée faisait peu à peu dans son esprit : " Je suis plus que jamais homme d'Afrique, écrivait-il, j'appartiens à l'Afrique, je hais la guerre civile, laissez-moi en Afrique. " Il finit cependant par accepter les offres qui lui étaient faites.

 
A Paris, des tentatives du même genre étaient faites auprès de Randon, d'abord par de Morny et Persigny, puis par le prince-président lui-même. Mais Randon déclara qu'il lui serait impossible de se prêter à un acte qui aurait pour conséquence d'entraîner des régiments hors de la ligne du devoir et que, si l'entreprise devait se poursuivre, il prierait le prince d'accepter sa démission. Il en résulta que Saint-Arnaud fut appelé au ministère de la Guerre et Randon au gouvernement général de l'Algérie. Pélissier avait espéré être nommé gouverneur général après Charon, puis après d'Hautpoul ; il dut se borner à faire l'intérim et après avoir remis le commandement à Randon avec beaucoup de dignité et de tact, il retourna à son poste à Oran.
 
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