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" Cet étendard, disait
l'inscription, brillera dans les champs des combats et volera
à la victoire avec l'assistance divine ; c'est l'œuvre des
musulmans d'Alger, offerte aux soldats indigènes faisant
partie des troupes françaises qui marchent au secours de
l'empire ottoman. " Les zouaves et les turcos devinrent
extrêmement populaires : Saint-Arnaud, Canrobert, Pélissier,
Bosquet, Yusuf, Mac-Mahon, Bourbaki, qui s'illustrèrent dans
cette campagne, étaient tous des Africains. Cette guerre
d'Orient, la première guerre européenne depuis 1830, prouva
que l'Algérie n'était pas, comme on le prétendait, une
cause de faiblesse et un sujet d'embarras en cas de
complications européennes; elle montra au contraire les
ressources de tous genres qu'on pouvait tirer de son sol, en
hommes et en approvisionnements.
La constitution impériale de 1852, en même temps qu'elle
retirait à l'Algérie toute représentation dans l'Assemblée
législative, la plaçait sous le régime des
sénatus-consultes et prévoyait que le Sénat élaborerait
pour la colonie une constitution spéciale. L' Empereur, au
début de son règne, ne paraît pas s'être beaucoup soucié
des affaires algériennes; c'est plus tard seulement, en 1858
et en 1863, que se produisirent de sa part des interventions
personnelles qui d'ailleurs ne furent pas toujours très
heureuses. Le ministre de la Guerre, le maréchal Vaillant, ne
s'en occupait guère non plus et laissait ce soin au général
Daumas, directeur de l'Algérie au ministère de la Guerre.
Une assez grande latitude fut donc accordée à Randon. |
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LES TRANSPORTÉS
POLITIQUES |
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Pendant les premières années de
l'Empire, l'Algérie fut choisie comme lieu de déportation
politique. Aux insurgés des journées de Juin vinrent se
joindre, en vertu d'un décret du 8 décembre 1851, les
adversaires du coup d'État, plus tard encore divers suspects.
Les transportés étaient divisés en trois catégories : ceux
qui étaient internés dans les forts et les camps; ceux qui
étaient admis dans les villages; enfin ceux qui étaient
autorisés à se livrer à des exploitations particulières ou
astreints seulement à résider sur certains points
déterminés. Les condamnés pouvaient passer d'une catégorie
dans l'autre lorsque leur conduite donnait satisfaction; dans
la seconde catégorie, ils travaillaient par escouades de
vingt à des défrichements, des dessèchements, des cultures,
des constructions; dans la troisième catégorie, ils se
livraient au travail individuellement et pouvaient même
obtenir des concessions, mais ne recevaient plus d'allocations
de vivres.
Un pénitencier agricole, fondé en vertu d'une loi du 24
janvier 1850, avait été établi à Lambèse sur
l'emplacement du camp de la IIIe légion Augusta; |
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