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  L'ALGÉRIE SOUS LE SECOND EMPIRE (1851-1870)  
     
  
" Cet étendard, disait l'inscription, brillera dans les champs des combats et volera à la victoire avec l'assistance divine ; c'est l'œuvre des musulmans d'Alger, offerte aux soldats indigènes faisant partie des troupes françaises qui marchent au secours de l'empire ottoman. " Les zouaves et les turcos devinrent extrêmement populaires : Saint-Arnaud, Canrobert, Pélissier, Bosquet, Yusuf, Mac-Mahon, Bourbaki, qui s'illustrèrent dans cette campagne, étaient tous des Africains. Cette guerre d'Orient, la première guerre européenne depuis 1830, prouva que l'Algérie n'était pas, comme on le prétendait, une cause de faiblesse et un sujet d'embarras en cas de complications européennes; elle montra au contraire les ressources de tous genres qu'on pouvait tirer de son sol, en hommes et en approvisionnements.
La constitution impériale de 1852, en même temps qu'elle retirait à l'Algérie toute représentation dans l'Assemblée législative, la plaçait sous le régime des sénatus-consultes et prévoyait que le Sénat élaborerait pour la colonie une constitution spéciale. L' Empereur, au début de son règne, ne paraît pas s'être beaucoup soucié des affaires algériennes; c'est plus tard seulement, en 1858 et en 1863, que se produisirent de sa part des interventions personnelles qui d'ailleurs ne furent pas toujours très heureuses. Le ministre de la Guerre, le maréchal Vaillant, ne s'en occupait guère non plus et laissait ce soin au général Daumas, directeur de l'Algérie au ministère de la Guerre. Une assez grande latitude fut donc accordée à Randon.
 

LES TRANSPORTÉS POLITIQUES

 
Pendant les premières années de l'Empire, l'Algérie fut choisie comme lieu de déportation politique. Aux insurgés des journées de Juin vinrent se joindre, en vertu d'un décret du 8 décembre 1851, les adversaires du coup d'État, plus tard encore divers suspects. Les transportés étaient divisés en trois catégories : ceux qui étaient internés dans les forts et les camps; ceux qui étaient admis dans les villages; enfin ceux qui étaient autorisés à se livrer à des exploitations particulières ou astreints seulement à résider sur certains points déterminés. Les condamnés pouvaient passer d'une catégorie dans l'autre lorsque leur conduite donnait satisfaction; dans la seconde catégorie, ils travaillaient par escouades de vingt à des défrichements, des dessèchements, des cultures, des constructions; dans la troisième catégorie, ils se livraient au travail individuellement et pouvaient même obtenir des concessions, mais ne recevaient plus d'allocations de vivres.
Un pénitencier agricole, fondé en vertu d'une loi du 24 janvier 1850, avait été établi à Lambèse sur l'emplacement du camp de la IIIe légion Augusta;
 
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