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  L'ALGÉRIE SOUS LE SECOND EMPIRE (1851-1870)  
     
  

Débarquement des transportés politiques à BÔNE (d'après un dessin du Monde Illustré).

Les indigènes disposaient de plus de terres qu'ils n'en pouvaient utiliser pour la culture et le parcours; rien de plus légitime que de prélever sur le reliquat disponible les espaces nécessaires à l'expansion de la colonisation.

Le cantonnement ne fut jamais pratiqué qu'à titre d'essai, en vertu d'instructions du gouverneur général. On ne l'appliqua qu'à un petit nombre de tribus, auxquelles on conféra des titres collectifs et non individuels comme le voulait Bugeaud. 

 
L'administration des bureaux arabes mettait beaucoup de mauvaise volonté à exécuter l'opération et la déclarait volontiers impraticable, comme en témoignent diverses circulaires du maréchal Randon : " Le but à atteindre, disait-il, est en définitive de laisser aux indigènes des moyens d'existence suffisants et de leur prouver ainsi le bon vouloir et l'impartialité du gouvernement français, et d'autre part de préparer l'avenir du pays par le développement de la colonisation et l'installation aussi large que possible de l'élément européen. " Cette circulaire valut au gouverneur général un blâme du ministre de la Guerre, mécontent de n'avoir pas été consulté; visiblement, la force d'inertie qui était opposée à Randon avait son point d'appui à Paris.
Les opérations du cantonnement portèrent au total sur une superficie de 343 000 hectares; les indigènes, au nombre de 56 000, reçurent 282 000 hectares, l'État garda 61 000 hectares, soit un sixième environ. L'exécution avait été conduite avec modération et équité; mais le mot était impopulaire. Lorsqu'on voulut faire passer le système dans une loi, on se heurta à de vives résistances et des idées tout opposées prévalurent bientôt avec le sénatus-consulte de 1863.
 
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